Alstom joue son redressement dans les cessions d’actifs

Le groupe qui publie demain son chiffre d’affaires trimestriel doit absolument se recapitaliser pour échapper à la catégorie «junk»
Olivier Pinaud

Alstom publie demain son chiffre d’affaires pour le troisième trimestre de son exercice 2013-2014. Le carnet de commandes devrait être dopé par la signature en octobre 2013 du plus gros contrat jamais remporté par le groupe dans les équipements ferroviaires.

Conclue avec le sud-africain Prasa, la commande représente une valeur de plus de 4 milliards d’euros pour l’industriel. Et illustre l’actuelle dépendance du groupe à sa division transports face à une activité déprimée en Europe dans les équipements énergétiques.

A la recherche de capitaux pour financer ses investissements dans l'énergie et rattraper le retard pris sur ses grands concurrents, Siemens ou ABB, Alstom travaille à l’ouverture du capital de sa division transports. Selon Bloomberg, BoA Merrill Lynch et Deutsche Bank ont été mandatées sur ce projet, officialisé début novembre. Pour l’instant, le groupe n’a pas tranché entre une mise en Bourse ou l’entrée d’un actionnaire minoritaire. La division transport affiche des marges inférieures à celles de l’énergie (5,4% contre 10,4% lors du dernier exercice), mais son retour sur les capitaux employés est supérieur, en raison d’un mode de financement des projets plus favorable. De quoi intéresser des investisseurs.

Selon plusieurs analystes, les 25% pourraient rapporter environ 700 millions d’euros. Egalement engagée, la vente des unités d'échangeurs de chaleur pourrait rapporter une somme relativement équivalente. Le processus est un peu plus avancé. Les fonds PAI, Rhone, Pamplona, Triton, Bain, Advent et Blackstone auraient étudié le dossier, selon Reuters. Le mandat est géré par Goldman Sachs. Au total, avec ces cessions, Alstom compte récolter entre 1 à 2 milliards d’euros, soit 12,5% à 25% de sa capitalisation boursière.

Alstom a absolument besoin de ce plan de cessions. Sa notation de crédit penche dangereusement vers la catégorie «junk». Et il ne peut pas compter sur son premier actionnaire Bouygues. Malgré ses 29% au capital, le groupe de BTP n’a pas participé à l’augmentation de capital de 350 millions d’euros lancée l’an dernier pour financer la prise de participation dans la société russe Transmashholding.

Le directeur financier de Bouygues a expliqué récemment que la cession d’actifs non stratégiques et l’ouverture de l’activité transport d’Alstom était à ses yeux la bonne solution pour renforcer la flexibilité financière du groupe.

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