Alstom contribue financièrement aux concessions faites par GE à Bruxelles

Le groupe français réduit de 300 millions d’euros le prix d’achat d’origine de 12,35 milliards d’euros de sa branche énergie.
Antoine Duroyon

Alstom fait un geste pour General Electric. Le conseil d’administration du groupe français a accepté «à l’unanimité» de contribuer financièrement aux mesures correctives proposées par le géant américain à la Commission européenne. Cet «ensemble complet de mesures» doit permettre de répondre aux réserves exprimées par Bruxelles concernant le projet de cession des activités énergie d’Alstom à GE.

La Commission s’inquiète en particulier d’une possible réduction de la concurrence qui pourrait résulter de cette transaction sur le marché des turbines à gaz. L’effort consenti par Alstom se matérialisera par une réduction de 300 millions d’euros du prix d’achat d’origine fixé à 12,35 milliards d’euros. Soit un rabais de dernière minute de 2,4%. En conséquence, le montant final qui sera distribué à ses actionnaires (dont Bouygues avec 29% du capital) à l’issue de l’opération sera compris dans une fourchette de 3,2 à 3,7 milliards d’euros, contre 3,5 à 4 milliards précédemment.

Une énième péripétie pour les actionnaire d’Alstom dans ce dossier tortueux. En décembre dernier, le groupe avait indiqué qu’il supporterait le coût d’une amende pour corruption (772 millions de dollars) aux Etats-Unis. Une charge seulement partiellement compensée par les 400 millions d’euros apportés par GE dans le cadre d’accords commerciaux secondaires.

«General Electric et Alstom vont continuer à faire avancer le processus d’approbation en cours pour pouvoir clore la transaction dès que possible dans les prochains mois», écrit le groupe français dans un communiqué diffusé lundi soir. Le document évoque des «discussions constructives avec la Commission», alors que cette dernière a en théorie jusqu’au 21 août pour approuver ou non cette opération.

Les deux groupes indiquent avoir déjà obtenu les autorisations nécessaires dans quinze pays. Il y a tout juste une semaine, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron jugeait les derniers signaux de l’enquête de la Commission européenne «plutôt rassurants». Il estimait en outre que l’impact de cette fusion sur la concurrence devait être regardé «à l’aune du marché mondial et pas simplement du marché européen» qui, selon lui, «est quasiment à l’arrêt».

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