Alibaba est à nouveau accusé de favoriser la contrefaçon

Plusieurs marques du français Kering, dont Gucci et Yves Saint Laurent, ont déposé plainte contre le groupe de vente en ligne chinois
Antoine Landrot

Alibaba est à nouveau montré du doigt dans le dossier récurrent de la contrefaçon. Pour la deuxième fois en moins d’un an, l’offensive émane de marques du groupe de luxe français Kering: Gucci, Balenciaga, Yves Saint Laurent, pour ne citer que les plus connues, ont déposé plainte vendredi aux Etats-Unis contre le géant chinois de vente en ligne, à qui il est reproché d’encourager la contrefaçon de leurs produits. Ces marques ont engagé des poursuites devant la cour fédérale de Manhattan.

La plainte affirme que le groupe chinois et ses filiales «encouragent, aident et profitent sciemment de la vente de produits contrefaits sur leurs plates-formes électroniques», indique la plainte. Plus précisément, Alibaba (via les sites Alibaba.com, AliExpress.com et Taobao) fournirait aux escrocs des services logistiques, marketing et de paiement. Il leur vendrait par exemple des mots-clés contenant les noms des marques de Kering.

En outre, le moteur de recherche d’Alibaba entretiendrait la confusion en suggérant des termes proches du nom des marques, même lorsque celui-ci est correctement renseigné dans la barre de recherche («cucchi», «guchi» pour Gucci par exemple), ceci afin d’orienter les clients vers les sites des faussaires.

Alibaba dément ces accusations. «Nous continuons à travailler avec de nombreuses marques pour les aider à protéger leur propriété intellectuelle et nous avons un très bon bilan en la matière. Malheureusement, Kering Group a choisi la voie du litige inutile au lieu de la voie de la coopération constructive. Cette plainte n’a aucun fondement et nous la combattrons», indique le groupe, coté à New York.

En juillet dernier, Kering avait déposé plainte aux Etats-Unis pour finalement la retirer, les protagonistes ayant décidé de collaborer. Le groupe français doute visiblement sur la bonne foi d’Alibaba.

Il n’est pas le seul. Un rapport du gouvernement chinois lui-même avait critiqué la plate-forme en janvier pour ne pas suffisamment s’attaquer au problème, avant d’être enterré. Aux Etats-Unis, l’association des professionnels de l’habillement America Apparel and Footwear Association a alerté les autorités en avril sur la mauvaise volonté d’Alibaba. Le Bureau du représentant américain du Commerce s’est également plaint du faible degré de coopération du Chinois avec les autorités.

Les Etats-Unis avaient pourtant retiré Taobao de leur liste des sites les plus suspects en 2012, estimant que le site avait fait des progrès en la matière.

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