Air France-KLM table désormais sur une stabilité de son Ebitda en 2014

Les 14 jours de grève des pilotes et le retard des réservations pour le quatrième trimestre coûtera 500 millions d’euros sur l’Ebitda de l’exercice
Bruno de Roulhac

Air France-KLM fait les comptes. Les 14 jours de grève des pilotes d’Air France auront coûté de 320 à 350 millions d’euros sur le résultat d’exploitation du groupe au troisième trimestre. Un montant qui inclut les baisses de recettes, nettes des coûts évités, ainsi que l’ensemble des coûts supplémentaires.

Sur le seul mois de septembre, la grève aura entraîné une baisse de 15,9% du trafic passager – soit une chute d’environ 25% pour la seule compagnie Air France, précise Kepler Cheuvreux – et un recul de 17,7% du trafic cargo. En outre, le groupe a constaté un retard de 1 à 2 points dans les engagements de réservation pour le quatrième trimestre entre le début et la fin de la grève. Une tendance qui inquiète le marché davantage que le mouvement social des pilotes. Toutefois, la compagnie reconnaît qu’il n’est pas possible d’attribuer ce retard à la seule grève, compte tenu de l’évolution défavorable de la demande constatée depuis le début de l’été. Air France-KLM estime qu’une partie de ce retard d’engagement pourra être réduite au cours des prochaines semaines. Pour la saison hiver, le groupe maintiendra ses capacités (+0,7%, et +0,1% pour l’activité passage), mais l’augmentera de 13,3% pour Transavia (dont +56% pour la France).

Sur l’exercice 2014, l’ensemble de ces éléments aura un impact négatif de 500 millions sur l’Ebitda. Alors que le groupe tablait fin juillet sur 2,2 à 2,3 milliards d’euros d’Ebitda cette année (2,5 milliards espérés en février dernier), il ne devrait donc dégager que de 1,7 à 1,8 milliard, au mieux une stabilité par rapport au 1,86 milliard de 2013. Pour l’heure, le consensus FactSet table encore sur 2,24 milliards, tandis que Bloomberg n’est plus qu’à 2,06 milliards. «L’impact de la grève sur l’Ebitda devrait avoir presque absorbé l’ensemble du processus de désendettement que nous attendions pour cette année», note un analyste. D’autant que le groupe devrait signer une sixième année consécutive de pertes nettes.

Avec cet ajustement des prévisions plus violent que prévu, le cours de l’action a cédé hier 2,53% à 6,5 euros, perdant près d’un quart de sa valeur en un mois. Il «ne devrait remonter que très lentement du fait de l’absence d’indication sur le maintien des prévisions du plan Perform 2020», note CM-CIC.

Seule bonne nouvelle, les discussions ont repris entre la direction et les syndicats de pilotes sur l’avenir de Transavia, la filiale à bas coûts d’Air France-KLM, en France.

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