Air France-KLM accélère ses mesures de réduction des coûts

Le groupe compte dégager 300 millions d’euros d’économies. La baisse du pétrole ne suffit pas à compenser le recul des recettes unitaires et l’effet changes.
Bruno de Roulhac

Toujours dans la tourmente, Air France-KLM accélère Perform 2020 et ses programmes de réduction des coûts. En effet, «la quasi-totalité des économies attendues sur la facture carburant pourrait être absorbée par la pression sur les recettes unitaires et l’effet change négatif», prévient la compagnie aérienne.

Au premier semestre, l’économie de 683 millions d’euros réalisée sur la facture carburant (en baisse de 18,2% en comparables) a été effacée par 545 millions d’euros de pression sur les recettes unitaires (en recul de 3,7% sur le semestre et de 4,8% au deuxième trimestre) et par 135 millions d’euros d’effet change négatif. Et si le chiffre d’affaires semestriel progresse de 2,4%, il recule de 3,6% en comparables, et même de 4,5% sur le seul deuxième trimestre. La marge d’Ebitda perd 40 points de base à 4,5% sur le semestre. «Ces chiffres trimestriels sont légèrement au-dessus du consensus, mais ne présentent pas de motif de satisfaction tant les conditions de marché sont difficiles pour le groupe», note CM-CIC.

Aussi, Air France-KLM a décidé de mettre en œuvre des mesures immédiates d’économies. Ces initiatives ciblent les achats externes et les frais généraux, avec un objectif de 80 millions pour la seule compagnie Air France. Sur les frais généraux et administratif du groupe qui s’élèvent autour de 1,5 milliard d’euros, déjà 150 millions d’économies ont été identifiées, avec un « potentiel supplémentaire du même montant ». Le groupe a aussi revu à la baisse son plan de croissance des capacités pour la saison hiver 2015-2016, de +2,3% à +0,3%.

En outre, si les négociations sur les gains de productivité avec les syndicats de KLM ont été finalisées, les discussions se poursuivent chez Air France avec l’objectif de conclure à la fin du mois de septembre.

La bonne nouvelle provient de l’amélioration du bilan. Grâce à un cash flow libre d’exploitation passé de 95 à 274 millions d’euros, aux 327 millions d’euros provenant de la cession d’actions Amadeus en janvier, et à l’émission hybride d’avril de 600 millions d’euros, la dette nette a reculé de 860 millions à 4,55 milliards. Soit un ratio dette nette ajustée sur Ebitdar en amélioration, passant de 4 à 3,8.

Malgré un contexte toujours tendu, Air France-KLM maintient ses objectifs de baisse de 1% à 1,3% du coût unitaire, et d’une dette d’environ 4,4 milliards d’euros fin 2015. Un relatif optimisme salué vendredi par un rebond de 0,59% à 6,632 euros dans un marché en repli.

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