ADP et Alitalia rouvrent le marché primaire de la dette corporate en euros

Sevrés d’offre depuis trois semaines, les investisseurs se sont arraché hier l’emprunt de 500 millions d’euros à 8 ans du groupe français.
Alexandre Garabedian

Le marché primaire de la dette corporate en euros était gelé depuis fin juin dans l’attente d’une résolution de la crise grecque. Certains ne le voyaient même pas rouvrir avant septembre. Mais l’accord avec Athènes arraché au forceps lundi matin a permis hier une reprise des émissions. ADP a joué les éclaireurs du côté des entreprises investment grade, alors qu’Alitalia, le 14 juillet, avait réalisé la première émission high yield en un mois, en vendant 375 millions d’euros à 5 ans.

L’opérateur aéroportuaire a levé 500 millions d’euros d’obligations à 8 ans, à un rendement de 1,52%. La marge offerte sur les mid-swaps a été resserrée de 75 à 60 points de base, tant la demande a été énorme, avec 5 milliards d’euros d’ordres. «Le placement a été sursouscrit 10 fois. En deux heures, le livre d’ordres dépassait déjà 3,5 milliards d’euros», avec une vingtaine de tickets allant de 50 à 200 millions, explique Paul Santucci, responsable de l’origination corporate pour la France chez HSBC. La banque a dirigé le placement avec BNP Paribas, Natixis et SG CIB. Au total, près de 300 comptes de plus d’une vingtaine de nationalités ont misé sur ADP.

Le fait que les investisseurs ont été sevrés de transactions pendant plusieurs semaines explique ce déluge d’ordres. «Les volumes d’émission corporate ont été très faibles en juin et ont cessé en juillet. Les investisseurs ont accumulé du cash pendant tout ce temps, et il leur était difficile d’acheter des titres sur le marché secondaire compte tenu du manque de liquidité», rappelle Paul Santucci.

Le précédent emprunt obligataire d’ADP remontait à octobre 2014, lorsque le groupe avait levé 500 millions d’euros à échéance 2025. Les fonds ne sont pas affectés à un usage particulier. Aéroports de Paris a par ailleurs annoncé mercredi soir une progression limitée à 0,5% de son trafic en juin avec un total de 8,6 millions de passagers accueillis.

Les banquiers attendent désormais une réouverture plus large du marché avant la coupure estivale. «Les entreprises qui avaient annoncé des roadshows les semaines précédentes et qui ne sont pas encore en période de blackout avant la publication de leurs résultats vont essayer de sortir sur le marché primaire dans les jours qui viennent», estime Paul Santucci. Intel, qui émerge du blackout, Thermo Fischer Scientific ou l’allemand GFKL, détenu par le fonds Permira, sont attendus sur le marché en euros.

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