AB InBev se renforce en Asie en reprenant le contrôle du sud-coréen Oriental Breweries

Cinq ans après l’avoir cédé à KKR pour 1,8 milliard de dollars, le brasseur belge le lui rachète pour 5,8 milliards
Bruno de Roulhac
Environnement fiscal du patrimoine

La concentration du secteur des spiritueux et des boissons alcoolisées n’en finit pas. Une semaine après le rachat de l’américain Beam par le japonais Suntory pour 16 milliards de dollars dette comprise, le plus gros brasseur mondial Anheuser-Bush InBev vient d’annoncer le rachat du brasseur sud-coréen Oriental Brewery (OB) auprès de KKR et Affinity Equity Partners pour une valeur d’entreprise de 5,8 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros).

Soit un ratio de 11,6 fois l’Ebitda 2013 selon l’estimation d’OB. «Un multiple inférieur à la moyenne des brasseurs cotés», note ABN Amro, et qui se compare à une moyenne de 13,5 pour les acquisitions du secteur de la bière depuis 2009, constate Bank Degroof.

L’opération était prévisible. En effet, AB InBev avait vendu Oriental Brewery en 2009 à KKR pour 1,8 milliard de dollars, soit à l’époque un multiple valeur d’entreprise sur Ebitda de 9,7 rappelle Bank Degroof. Le brasseur était alors dans la nécessité de réduire son endettement après le rachat d’Anheuser-Bush pour 52 milliards de dollars. Bénéficiant d’une option de rachat à compter de juillet 2014, le brasseur a décidé d’anticiper cette échéance. Dans le cadre de cet accord, AB InBev touchera environ 320 millions de dollars en cash à l’issue de ce rachat, qu’il financera sur sa trésorerie. Toutefois, il repousse son objectif de ratio dette nette sur Ebitda inférieur à 2 au-delà de 2014.

Depuis 2009, OB a grandi et est devenu le premier brasseur sud-coréen, notamment grâce au succès de la marque Cass. Entre 2009 et 2012, le marché coréen de la bière a crû de 2% par an en moyenne, tandis que les marques premium progressaient chaque année de 10%. Ce marché, détenu à plus de 90% par OB (passé de 40% en 2009 à 60% en 2012) et Hite, est attendu en croissance de plus de 13% sur 2012-2022.

«OB va renforcer notre position dans la région Asie-Pacifique en forte croissance et va devenir un contributeur significatif de la zone», s’est félicité Carlos Brito, directeur général d’AB InBev. En 2012, l’Asie-Pacifique n’a pesé que 14,3% des volumes du groupe (+1,9%) et le brasseur estime avoir gagné des parts de marché en Chine. L’Ebitda du groupe devrait ainsi plus que doubler sur la zone Asie-Pacifique, de près de 400 millions de dollars en 2012 (seulement 2,5% de l’Ebitda du groupe) à plus de 1 milliard pro forma en 2013.

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