
Wendel tourne la page Seillière et donne le cap de ses investissements

Ernest-Antoine Seillière tire sa révérence. A 75 ans, il est devenu hier président d’honneur de Wendel après 35 ans consacrés à rebâtir l’empire familial, non sans dissensions et affrontements judiciaires.
Le baron, sans rôle exécutif depuis huit ans, laisse la présidence du conseil de surveillance au vice-président François de Wendel, 64 ans. Après une carrière dans l’industrie (lire page 18), ce dernier représente depuis 2009 les intérêts de la famille en tant que PDG de Wendel-Participations, premier actionnaire de la société d’investissement cotée avec 35 % du capital et 47% des droits de vote. Trois nouveaux membres du conseil seront proposés à l’assemblée générale du 28 mai : Bénédicte Coste et Priscilla de Moustier pour la famille, et Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium.
Ce changement partiel de gouvernance, annoncé en même temps que des résultats 2012 en demi-teinte, se double d’une nouvelle stratégie d’investissement. Esquissée l’été dernier, elle est entièrement tournée vers les sociétés non cotées qui pèsent seulement 10% de son actif brut réévalué. «Nous allons investir 2 milliards d’euros dans les quatre prochaines années, a précisé Frédéric Lemoine, dont le mandat de président du directoire de Wendel est reconduit pour quatre ans. Cela correspond à notre trésorerie de 700 millions, à notre participation dans Legrand pour 500 millions (qui a vocation à être cédée, ndlr), à des actifs non cotés qui pourraient être cédés et enfin il y a des marges d’endettement».
S’estimant «surfinancé», Wendel a réduit sa dette et dispose désormais d’une ligne non tirée de 700 millions d’euros à horizon 2017 et d’une facilité de 400 millions à maturité 2018. Tout juste octroyée par quatre banques, elle pourrait être relevée à 700 millions et remplace un crédit syndiqué de 1,2 milliard.
D’ici à quatre ans, Wendel espère avoir 10 à 20 sociétés en portefeuille contre 10 aujourd’hui. Un tiers de son enveloppe d’investissements sera consacré à l’Europe, notamment l’Allemagne, un tiers à l’Amérique du Nord où Wendel a déjà un représentant et en recrute quatre à cinq autres, et un tiers aux pays émergents, l’Afrique notamment mais pas la Chine.
«La mission de Wendel est d’être un véhicule boursier qui permet d’investir dans des sociétés non cotées», assure Frédéric Lemoine. Il espère attirer ainsi de nouveaux investisseurs sur le titre Wendel qui souffre d’une décote de 35,9% (au 18 mars).
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La Havane - En plein jour, un jeune homme marche dans un parc de La Havane tel un zombie. Erratique, il traîne des pieds, le regard perdu sous l’effet du «quimico», une drogue synthétique qui suscite l’inquiétude à Cuba. Dans un pays habitué à de faibles niveaux de toxicomanie, la consommation de cette drogue très addictive, moins chère et plus puissante que la marijuana, s’est répandue ces dernières années dans la capitale et jusqu’en province. Il y a encore trois mois, Josué Angel Espinosa, 21 ans, était totalement accro: «je ne pouvais pas manger un repas sans en consommer». Il devait fumer jusqu'à 15 cigarettes imprégnées de «quimico» (produit chimique, en français) pour pouvoir s’endormir, raconte-t-il à l’AFP. Il fait partie des cinq Cubains qui suivent une cure de désintoxication dans un centre d’accueil pour toxicomanes fondé il y a un an par le pasteur évangélique Rotyam Castro, 36 ans, dans la périphérie de la capitale. Il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de consommateurs, mais le prédicateur estime que «la situation est devenue incontrôlable». «J’ai rencontré des jeunes (toxicomanes) dans la rue, dans le milieu interlope», mais aussi «des artistes, des musiciens, des professionnels» accros à cette drogue, énumère-t-il. Pour lui, l’essor récent de cette drogue de synthèse chez les jeunes s’explique autant par la profonde crise économique que traverse l'île communiste de 9,7 millions d’habitants que par son caractère addictif et son faible coût. Une dose peut coûter 100 pesos (environ 25 centimes de dollar), soit trois fois moins que le paquet de cigarettes le moins cher vendu sur l'île. Cette drogue est un cocktail élaboré à partir de «carbamazépine, benzodiazépine, phénobarbital» qui sont des médicaments psychotropes, «des anesthésiques pour animaux et même du formol, du fentanyl», a expliqué à la télévision cubaine Héctor Ernesto Gonzalez, expert militaire dans la lutte antidrogue du ministère de l’Intérieur. Les préparateurs clandestins de cette drogue la diluent et utilisent un spray pour imprégner des herbes aromatiques et un petit bout de papier, qui servent par la suite à confectionner un joint, d’où les noms de «quimico» ou de «papelito» (bout de papier) donnés à cette drogue. «Rigidité musculaire» «Je consommais beaucoup» cette drogue, raconte Gabriel Chéscoles, un plombier de 30 ans, qui est arrivé au centre de désintoxication «détruit», les cheveux longs, mal rasé et malodorant. Désormais plus apaisé, il décrit avec des gestes comment le «quimico» est roulé dans du papier à cigarette et comment le «papelito», également imprégné de substances addictives, est placé à son extrémité pour accentuer l’inhalation de la drogue. L’effet d’une dose est «entre 50 et 100 fois supérieur à celui du tétrahydrocannabinol (THC)», le principal composant psychoactif du cannabis, selon l’expert militaire. Sur des vidéos qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, de jeunes Cubains sont vus en train d’errer dans les rues, désorientés, parlant tout seuls, le regard perdu. Certains s’effondrent ou convulsent après une overdose. Les symptômes vont de l’euphorie à la somnolence, en passant par les nausées, les convulsions, la tachycardie, l’hypertension, voire des arythmies graves et un manque de coordination dans les mouvements, a détaillé à la presse officielle Elizabeth Céspedes, directrice du Centre de désintoxication des adolescents du ministère de la Santé. «D’où les positions contractées dues à la rigidité musculaire et la démarche de type zombie», explique la spécialiste. Cuisinier, Luis Yankiel Zambrano, 33 ans, était «esclave» de la drogue depuis dix ans lorsque sa famille a fait appel au centre de désintoxication. «Dernièrement, je pleurais et disais à ma mère que je ne pouvais plus continuer comme ça», explique-t-il. Face à cette situation alarmante, les autorités ont durci les sanctions contre les trafiquants et ont lancé en décembre une campagne de prévention dans les quartiers considérés comme à risque. L’AFP a demandé aux autorités un accès à un «barriodebate», une activité de quartier destinée à prévenir le phénomène, mais n’a pas reçu d’autorisation. Dans le centre d’accueil gratuit, le processus de désintoxication se déroule sans médicaments, entre psaumes et prières, cours de comportement et travail collectif. Après trois mois, Josué Angel Espinosa et Luis Yankiel Zambrano rêvent d’ouvrir leur entreprise pour subvenir à leurs besoins et soutenir le centre qui les a sortis de la drogue. Gabriel Chéscoles reconnaît qu’il n’est pas encore prêt, mais se réjouit des progrès accomplis: «Ma mère a changé d’attitude, mon père me soutient. J’ai retrouvé la confiance et l’affection de tous». Rigoberto DIAZ © Agence France-Presse -
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