Une nouvelle vague d’«anges déchus» se prépare

Avec la récession qui se profile et la dégradation à venir des fondamentaux de crédit, le nombre de «fallen angels» potentiels augmente.
Xavier Diaz
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La vague des fallen angels a atteint un pic au troisième trimestre 2020 en pleine crise du Covid.  -  Crédit Carabo / Pixabay

Les fondamentaux crédit des entreprises restent bons mais la récession qui s’annonce n’évitera pas les défaillances. Même si elles semblent encore trop optimistes, les agences de notation commencent à revoir en hausse leurs perspectives de défaut. Ce qui devrait entraîner une nouvelle vague d’anges déchus (fallen angels), ces émetteurs dont la note de crédit est rétrogradée de la catégorie investment grade (IG) à high yield (HY).

«La hausse des taux de défaut, du fait de la récession qui se profile, pourrait déclencher une nouvelle vague d’anges déchus», affirme Yannik Zufferey, responsable gestion obligataire chez Lombard Odier IM. De fait, pour Moody’s, «il est peu probable que la tendance récente modérée des anges déchus potentiels se poursuive dans les mois à venir, car les risques s’accumulent sous la forme du ralentissement de la croissance économique, de la hausse des taux d’intérêt et des pressions inflationnistes sur les coûts, ainsi que du conflit russo-ukrainien en cours».

Pour la première fois depuis 2020, le nombre d’anges déchus potentiels a augmenté depuis deux ans à 37 (+2) contre 81 en mars 2021. Près de la moitié sont des entreprises de la zone euro Europe-Afrique-Moyen Orient. Ces derniers mois, l’agence de notation a par ailleurs davantage dégradé ses notes de crédit : «Cette tendance a commencé à s’inverser en mars 2022 et les déclassements ont dépassé en nombre les relèvements au cours de cinq des sept derniers mois».

La vague des fallen angels a atteint un pic au troisième trimestre 2020 en pleine crise du Covid alors que les agences de notation se sont montrées pro-actives, contrairement à la crise financière de 2008. «Elles sont désormais plus défensives», poursuit le gérant de LOIM.

Sur le long terme, les fallen angels offrent la meilleure performance dans tout l’univers du crédit. A condition, bien sûr, d’éviter les dossiers les plus risqués qui terminent en défaut. «La surperformance historique moyenne sur un an est de 2% par rapport au HY qui a une volatilité légèrement plus élevée», indique ce dernier. De fait, les titres des fallen angels perdent en moyenne 15 points dans les 24 mois précédant leur rétrogradation puis reviennent au pair, sauf accident.

Mais les analystes de Moody’s n’anticipent pas pour autant une déferlante. Le montant de dette à risque est aussi beaucoup plus faible et ne représente qu’un quart de celui des fallen angels potentiels au pic de la crise pandémique en premier trimestre 2020.

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