Temasek s’intéresse au trading haute fréquence

Le fonds souverain de Singapour a pris une participation de 10% dans la société new-yorkaise Virtu Financial, pour quelque 200 millions de dollars.
Julien Beauvieux

Temasek poursuit ses investissements dans le secteur financier occidental. Après avoir pris un ticket dans la société de données financières londonienne Markit en mai 2013, puis en juin dernier dans les activités de conservation d’actifs de Santander, le fonds souverain de Singapour vient d’entrer au capital à hauteur d’un peu moins de 10% dans le spécialiste américain du trading haute fréquence (THF) Virtu Financial.

Le montant de l’opération, conclue avec le fonds d’investissement Silver Lake Partners, s’élèverait à 180 millions de dollars, selon Bloomberg, le Wall Street Journal évoquant pour sa part un chiffre de 200 millions. Douglas Cifu, le directeur général de Virtu, a salué l’entrée au capital de Temasek, dont la «connaissance approfondie» de l’Asie sera «bénéfique» au moment où la société souhaite se diversifier géographiquement.

Avec cet investissement, le fonds souverain singapourien réalise de son côté un mouvement contrariant. Le THF est en effet dans le collimateur des régulateurs qui lui reprochent de fausser la concurrence sur les marchés au détriment des investisseurs particuliers et institutionnels. En mars dernier, la SEC et la CFTC avaient lancé des enquêtes sur de supposés traitements de faveur réservés aux sociétés de THF par le CME et IntercontinentalExchange. Le débat avait été attisé par la sortie médiatisée du livre-enquête Flash Boys de Michael Lewis, un ancien trader.

Ce contexte défavorable avait conduit Virtu à reporter sine die son projet d’introduction en Bourse en avril dernier. La société, en pleine expansion, souhaitait à l’époque lever 300 millions de dollars, ce qui la valorisait environ 3 milliards. En 2013, Virtu a enregistré un doublement de son bénéfice net, à 182,2 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires en progression de 7,2%, à 623,7 millions.

Mi-novembre, Reuters avait néanmoins rapporté que Virtu envisageait toujours de lever des capitaux à New York d’ici au printemps 2015. L’entrée au capital de Temasek pourrait ne pas avoir remis en cause ce projet, dont le timing dépendait selon les sources «de l’environnement réglementaire». A l’instar de Markit, entré en Bourse en juin dernier, une nouvelle tentative d’IPO permettrait à Virtu de trouver les moyens de son expansion, notamment via des acquisitions en Asie.

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