
Paris Orléans se rebaptise sur fond de conflit chez les Rothschild
Paris Orléans tiendra demain une assemblée générale extraordinaire à plus d’un titre. La holding de la banque d’affaires Rothschild & Cie, présidée par David, doit faire approuver aux deux tiers de ses actionnaires son changement de nom en «Rothschild & Co». Mais le vote se déroulera dans un contexte de tensions sans précédent avec la branche cousine Edmond de Rothschild (EdR).
La maison du Faubourg-Saint-Honoré, menée par Ariane de Rothschild, a assigné les dirigeants de Paris Orléans au printemps devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour concurrence déloyale. Elle les accuse de vouloir faire main basse sur le célèbre patronyme. Actionnaire à 7,85% du capital et 10,57% des droits de vote de Paris Orléans, Edmond de Rothschild a aussi fait inscrire à l’ordre du jour de l’AG du 24 septembre deux résolutions proposant de nommer au conseil de surveillance ses représentants: Cynthia Tobiano, sa directrice financière, et Yves Aeschlimann, son directeur juridique.
Le conseil de surveillance de Paris Orléans, à l’unanimité, et le gérant de la holding, appellent bien sûr les actionnaires à voter contre. «Il ne serait pas dans l’intérêt de la Société et des sociétés du Groupe Paris Orléans que deux représentants de la société Edmond de Rothschild Holding SA siègent au conseil de surveillance, du fait notamment que cette même société a formé (…) une réclamation relative à l’utilisation du nom Rothschild», indique le document d’assemblée. Le concert familial élargi détient 48,8% du capital et 53,85% des droits de vote de Paris Orléans, ce qui limite le suspense sur l’issue du scrutin.
En théorie, l’adoption du nouveau nom permettrait d’aplanir les tensions: EdR reproche à la branche cousine de ne plus utiliser aujourd’hui dans ses documents commerciaux que le nom Rothschild, sans le faire précéder d’un préfixe (comme «Edmond de…» ou «NM...») ou d’un suffixe («…& Co»). En pratique, il n’en sera rien, EdR jugeant que Paris Orléans continue à entretenir la confusion. Le 14 septembre encore, la holding de David communiquait sur le rachat du gérant crédit américain West Gate en utilisant abondamment le nom et le logo de «Rothschild» seul. Le conflit risque de s’éterniser: après une première audience de procédure au TGI, aucune évolution n’est à attendre d’ici à la fin 2015, indiquent des sources proches.
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