Oddo place sa banque d’affaires sur l’axe Paris-Francfort

Après les rachats de Seydler et Meriten en Allemagne, la banque adapte son troisième pôle en nommant un nouveau patron. Fatine Layt quitte Oddo CF.
Alexandre Garabedian

Oddo adapte l’organisation de ses activités de conseil à son nouveau profil franco-allemand. Le groupe a annoncé la nomination de Ronald Latenstein Van Voorst comme responsable de la banque d’affaires à Paris. «Ronald organisera la dynamique commune entre Paris d’un côté et Francfort de l’autre, sur les métiers de conseil en fusions et acquisitions et de primaire dette et actions», explique Philippe Oddo, le patron du groupe.

L’ex-PDG de la banque néerlandaise SNS Reaal, nationalisée, était présent depuis un an chez Oddo, où il a participé aux deux acquisitions d’envergure réalisées ces derniers mois outre-Rhin: celle de Seydler, fin 2014, dans le métier historique d’intermédiation financière, et Meriten, début avril, qui fait plus que doubler la taille du pôle de gestion d’actifs à 40 milliards d’euros d’encours.

Dans les faits, le Néerlandais échange son poste avec celui de Pierre Colin, jusqu’ici directeur général délégué de la banque d’investissement, qui lui succède comme responsable du développement international du groupe aux côtés de Philippe Oddo. La réorganisation se traduit aussi par le départ de Fatine Layt, présidente d’Oddo Corporate Finance, dont le poste ne sera pas remplacé. La banquière rejoindra dans quelques mois un fonds de capital investissement français, le temps de mener à bien ses mandats de conseil dans son actuelle maison.

Troisième pilier du groupe, la banque d’affaires représente un peu moins de 10% des revenus aujourd’hui. Début avril, Oddo Seydler, à Francfort, et Oddo & Cie, à Paris, ont organisé seuls une émission de 300 millions d’euros pour la foncière allemande Adler. Une première transaction qui illustre la stratégie franco-allemande de la banque.

«L’activité de conseil a vocation à représenter à terme 20% des revenus du groupe. Nous voulons investir de manière prioritaire sur cinq secteurs: les institutions financières, la biotech, l’immobilier, l’agroalimentaire et les télécoms», précise Philippe Oddo.

En 2014, le groupe Oddo & Cie a dégagé un résultat net de 54 millions d’euros, en repli par rapport à 2013 (71,7 millions), mais supérieur au niveau des deux exercices précédents. Le produit net bancaire a progressé de 5,7% à 315 millions d’euros. Oddo a ainsi pu continuer à muscler ses fonds propres (539 millions fin 2014, soit +25% en deux ans), ce qui lui permet de financer sa croissance externe.

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