L’ouverture du courtage à la concurrence aiguise les appétits en Chine

Le régulateur a annoncé son intention d’accorder des licences aux banques commerciales, qui lorgnent déjà certains acteurs.
Antoine Landrot

L’autorité chinoise des marchés financiers a provoqué un bel émoi dans le secteur financier. La China Securities Regulatory Commission (CSRC) a annoncé vendredi sur sa page du réseau social Weibo qu’elle envisageait d’ouvrir l’activité de courtage aux banques commerciales, en leur accordant des licences.

L’idée est d’injecter davantage de concurrence dans un secteur traditionnellement protégé par des restrictions imposées aux nouveaux entrants. En 2014, le secteur du courtage comptait 120 acteurs en Chine. Bank of China est le seul établissement à avoir été autorisé à exercer une activité de brokerage dans le pays, via sa filiale de courtage hongkongaise. La forte progression de la Bourse l’année dernière a aiguisé les appétits.

L’annonce est toutefois restée vague. «Le projet est toujours à l’étude et il devra passer par les procédures nécessaires; aucun calendrier de mesures n’est prévu pour l’instant», a précisé la CSRC. Mais il n’en fallait pas plus pour susciter des réactions: les courtiers chinois ont chuté en Bourse hier, tandis que les banques étaient au contraire recherchées, soutenues par plusieurs rumeurs de projets d’acquisition de sociétés de courtage.

Ainsi, Industrial Bank – dont l’action a bondi de près de 9% hier – envisagerait d’acquérir Huafu Securities, selon plusieurs sources citées par Bloomberg. L’établissement aurait soumis son projet aux autorités publiques. Le comité du parti communiste (organe présent dans chaque administration et entreprise) de Huafu aurait déjà déménagé au siège de la banque, déjà actionnaire du courtier à hauteur de 4,35% de son capital.

Autre rumeur, Bank of Communications négocierait avec Royal Bank of Scotland (RBS) l’achat de la participation de 33,3% de la banque écossaise dans Hua Ying Securities. Le projet aurait également été soumis aux autorités pour approbation. RBS, qui subit une lourde restructuration, a déjà annoncé sa volonté de réduire considérablement la voilure de sa banque d’investissement à l’étranger, notamment en Chine.

La décision de la CSRC entre dans le cadre du projet de réforme du système financier formulé l’année dernière par les autorités, censé permettre aux institutions financières d’accroître leur activité et développer les marchés de capitaux. Mais selon les analystes de CICC, d’autres pans de la réforme sont prioritaires, comme l’autorisation d’exercer des activités de banque d’investissement pour les banques commerciales chinoises.

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