L’habillement continue d’animer l’activité des LBO en France

LBO France acquiert IKKS, tandis qu’Advent assumera ses pertes dans Gérard Darel. La faiblesse de la consommation a dégagé gagnants et perdants.
Antoine Landrot

L’habillement continue de faire les malheurs et la fortune du monde du LBO. Derniers exemples en date: alors que LBO France a annoncé hier être entré en négociation exclusive avec Roger Zannier pour acquérir IKKS, Les Echos indiquaient le même jour qu’Advent allait abandonner le contrôle de Gérard Darel, dont il était actionnaire depuis 2008, au profit de ses créances et/ou de repreneurs externes.

LBO France, déjà actionnaire de The Kooples à hauteur de 20%, prendra le contrôle d’IKKS, mais Roger Zannier conservera une participation significative (entre 20% et un tiers). La valorisation de la société se situe en bas d’une fourchette de 500 à 600 millions d’euros, inférieure donc aux 600 millions demandés par le groupe Zannier au moment du processus d’enchères interrompu il y a un an. Roger Zannier avait finalement racheté IKKS au groupe qu’il avait créé dans les années 1960.

«L’émission d’une obligation portable [320 millions d’euros à 7 ans] en juillet dernier nous a suggéré que Roger Zannier avait vocation à céder le contrôle d’IKKS à moyen terme, indique Vincent Briançon, associé chez LBO France. En outre, cette dette a été levée dans d’excellentes conditions.» Enfin, elle est adaptée à une entreprise sous LBO: le capital étant remboursable in fine, elle obère moins les flux de trésorerie de la société. Les intérêts se montent à environ 20 millions d’euros, pour un Ebitda annuel supérieur à 60 millions. La dette restera donc en place.

De l’autre côté du spectre, un rééchelonnement de la dette de Gérard Darel avait été signé en juillet dernier. Si Advent ne fait aucun commentaire, des sources ont confirmé à L’Agefi l’existence de négociation entre le fonds et les créanciers mezzanine (Oaktree, Ares et Omnes Capital), de même que la mission confiée à la banque Messier Maris pour trouver une sortie capitalistique. Quelle que soit la solution retenue, la valeur de l’enseigne aura fondu. Lorsqu’Advent avait investi 300 millions d’euros en 2008, elle était estimée entre 400 et 600 millions. Aujourd’hui, une source évoque plutôt entre 100 et 150 millions.

L’habillement connaît un bouleversement en France. Il a souffert de la faiblesse continue de la consommation – qui pèse sur l’entrée de gamme, comme l’illustrent les déboires de Vivarte. D’autre part, le succès de concurrents (IKKS, Sandro, Maje, ba&sh, The Kooples...) impose une remise en cause aux acteurs établis dans le «luxe accessible», dont les ventes progressent.

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