Les plates-formes de communication au sein de la finance entament leur concentration

Symphony acquiert le système de «chat» de Markit. Elle ne cache pas ses ambitions de concentration du secteur.
Antoine Landrot

A peine lancé, Symphony Communication Services n’aura pas traîné pour bouleverser le monde des plates-formes de communication sécurisées entre acteurs financiers. Créée début octobre et forte de 14 banques et sociétés de gestion d’actifs internationales à son capital, la société de Palo Alto a annoncé hier l’acquisition du réseau de chat ouvert du groupe d’informations financières Markit, l’un des acteurs qu’il entendait concurrencer. Le montant de la transaction n’est pas communiqué.

«La fonction de répertoire permettant le partage des identités est l’un des domaines dans lesquels nous voulions absolument accélérer notre développement», indique David Gurlé, directeur général de Symphony, à L’Agefi. Fonctionnant comme un réseau social professionnel, ce répertoire sera composé de contacts authentifiés de sociétés et d’utilisateurs certifiés par les membres de ce réseau. Il intègre aussi une fonction dite d’«entitlement», c’est-à-dire le pouvoir par chaque société membre de Symphony de déterminer les droits d’accès de chaque utilisateur.

Les discussions ont démarré début novembre et le vendeur s’est montré «très ouvert», alors qu’il avait inauguré son service de messagerie à destination des banquiers et des traders il y a un an seulement. A tel point que les deux protagonistes discutent de nouvelles collaborations futures. «Nous évaluons systématiquement l’intérêt de développer une technologie en interne par rapport au gain de temps que pourrait nous apporter une acquisition», précise David Gurlé.

«Nous avons l’intention d’être un consolidateur du secteur» des plates-formes de communication, précise le dirigeant. Mais si Symphony est plus que jamais, depuis l’acquisition de Markit Collaboration Services, concurrent de Bloomberg et de ThomsonReuters sur le front du chat, elle n’entend pas se muer en réseau de négoce. «Nous ne souhaitons pas du tout nous développer dans le domaine des transactions; les plates-formes de marché sont très régulées. En revanche, nous nous intéressons aux communications qui ont lieu avant et après les échanges. Nous discutons avec ces acteurs pour qu’ils puissent intégrer nos logiciels», précise David Gurlé.

Les grandes banques françaises nourrissent un grand intérêt pour Symphony. S’étant manifestées trop tardivement pour entrer à son capital, elles négocient aujourd’hui leur intégration au cercle de ses utilisateurs. Des annonces pourraient être faites d’ici au début de l’année prochaine.

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