
Les maisons de négoces japonaises prises au piège des matières premières
Le retournement du marché des matières premières a des conséquences importantes pour les maisons de négoce du Japon, qui ont été friandes d’investissements en la matière au moment où les prix atteignaient des plus hauts. Gérant la majeure partie des importations des matières premières du pays, les principales sociétés de négoce, les «shosha», revoient leurs stratégies pour faire face aux difficultés induites par la chute des cours.
Les cinq grandes maisons, Mitsubishi, Mitsui, Marubeni, Itochu et Sumitomo, accusent l'équivalent de 4,6 milliards d’euros de pertes sur l’exercice annuel clos le 31 mars dernier, sur des actifs liés au pétrole et au gaz essentiellement. «Nous avons perdu de notre crédibilité en subissant des pertes aussi lourdes», estime Hiroyuki Inohara, directeur financier de Sumitomo, cité par Reuters, en perte annuelle pour la première fois depuis seize ans. Ce groupe a annoncé les plus fortes dépréciations, 310 milliards de yens (2,3 milliards d’euros) pour 2014, liées majoritairement aux schistes américains et au minerai de fer, suivi par Marubeni (150 milliards de yens au 30 septembre dernier).
Ces maisons, à l’exception d’Itochu, entendent réduire leurs investissements de 20% dans les trois ans à venir par rapport aux trois précédentes années, ce qui représente l’équivalent de près de 9 milliards d’euros, selon Thomson Reuters. Somitomo entend ramener ses investissements dans les ressources naturelles de 40 % de son budget d’investissement triennal de 1.200 milliards de yens à 10 % de ce budget. Marubeni va réduire ses investissements pour maintenir un cash-flow positif, annonce son président, alors que la firme a vu son bénéfice diminuer de moitié.
«Au lieu de définir un budget d’investissement global tous les deux ou trois ans, mieux vaudrait définir où et combien investir ou désinvestir sur la base de leur propre analyse à long terme du cycle économique de chaque segment d’activité», estime Jiro Iokibe, analyste chez Daiwa Securities.
Certains actifs achetés au prix fort s’avèrent difficiles à vendre alors que les «shosha» aimeraient se tourner vers d’autres investissements. Marubeni avait acheté le marchand de grains Gavilon pour 2,7 milliards de dollars en 2013. Sumitomo et Itochu cherchent à vendre des actifs dans les houillères australiennes depuis juillet 2014.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »