
Les fusions n’ont pas connu de pause estivale dans la haute technologie
Le dynamisme des fusions et acquisitions dans la haute technologie s’est poursuivi durant l’été. Depuis le début du mois de juillet, la valeur des transactions annoncées dans ce secteur à l’échelle mondiale approche ainsi les 29 milliards de dollars (22 milliards d’euros), montrent les derniers chiffres de Thomson Reuters. Sur les huit premiers mois de l’année, le total des opérations annoncées s’élève à 174,2 milliards de dollars.
Le classement des banques conseils ayant pris part à ces transactions sur cette période fait ressortir Morgan Stanley en première position, devant Goldman Sachs et Deutsche Bank. L’agence précise que cette évolution représente «une hausse de 54% du montant des transactions d’un an sur l’autre, ainsi que le niveau le plus élevé sur la période comparable depuis l’an 2000, qui correspond à la fin de la bulle Internet». Cette année-là, l’activité du secteur avait culminé à 397 milliards de dollars entre janvier et août.
S’il ressort en tête par le nombre des opérations (3.433 depuis le 1er janvier), le secteur technologique n’arrive cependant qu’au septième rang comparativement à la valeur globale des transactions qui atteint 2.394 milliards de dollars tous secteurs confondus. Il représente 7,6% de ce total, largement derrière la santé (15,7%) ou l’énergie (11,7%). Inégalement réparti sur le plan géographique, le mouvement de consolidation des entreprises de haute technologie a en premier lieu concerné des cibles américaines qui ont représenté 61% du total. Sur les 8 opérations annoncées ce mois-ci, une seule entreprise européenne a fait figure de cible; il s’agit de Siemens qui a accepté de céder sa division de technologie de santé à l’américain Cerner pour 1,3 milliard de dollars.
Depuis le début de l’année, les cibles asiatiques ont en revanche représenté, avec 37 milliards de dollars, 21% de la valeur globale des opérations. Pékin, qui considère l’industrie des semi-conducteurs comme stratégique pour le développement du pays et la sécurité nationale, voit d’un bon œil le renforcement de ses entreprises par croissance externe dans la région. Spécialisées dans les tests de puces électroniques, les sociétés Changjiang Electronics et Tianshui Huatian envisagent ainsi de déposer une offre sur leur concurrente singapourienne Stats Chippac qui pèse en Bourse 1 milliard de dollars, selon Bloomberg qui cite des sources proches du dossier.
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Paris - L’association de consommateurs UFC-Que Choisir demandera mercredi en fin de matinée, au tribunal judiciaire de Nanterre, le retrait temporaire des bouteilles Perrier, marque de Nestlé Waters, dont elle considère la commercialisation en tant qu’eau «minérale naturelle» comme trompeuse. L’UFC estime que «le consommateur achète une eau vendue comme minérale naturelle alors qu’elle n’est pas naturelle, puisqu’elle a été traitée», indique à l’AFP l’avocat de l’association, Maître Alexis Macchetto. L’UFC avait saisi le tribunal judiciaire de Nanterre en référé au printemps via un référé d’heure à heure, procédure accélérée qui permet d’assigner quelqu’un à comparaître dans un délai très bref, mais l’audience prévue en juillet avait finalement été reportée. L’objectif avancé par l’association à l'époque était d’obtenir des mesures provisoires «de retraits du marché et de rappel de produits», «d’interdiction de commercialisation» et «la cessation des tromperies concernant ces eaux Perrier présentées comme minérales naturelles ". A l’AFP, Nestlé Waters assure rester «tout à fait déterminé» à «contester» l’action en justice de l’UFC, rappelant toujours «opérer sous le contrôle des autorités». Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation au cours d’années précédentes de traitements interdits (ultraviolets, charbon actif) sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters pour, selon la filiale du groupe suisse qui rassemble notamment les marques Vittel, Perrier et Contrex, «assurer la sécurité sanitaire» des eaux. Or une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques. L’UFC-Que Choisir estime par ailleurs qu’il y a «un risque réel pour le consommateur: sans mesure prise, un jour quelqu’un pourrait tomber malade», affirme Me Macchetto. Des contaminations, notamment par des bactéries «d’origine fécale», ont été plusieurs fois relevées ces dernières années, notamment après de fortes pluies, sur les forages utilisés pour Perrier. Le groupe affirme qu’elles sont «ponctuelles». «Nos eaux et nos produits ont toujours pu être consommé en sécurité», assure de son côté Nestlé Waters. Pour Me Macchetto, le risque est d’autant plus évident que Nestlé a récemment «remplacé ses filtres 0,2 micromètres par des filtres 0,45 micromètres», technologie «forcément moins efficaces» selon l’avocat. Selon Radio France, qui a eu accès aux arguments de la défense de l’entreprise, Nestlé Waters compte notamment sur ce changement de filtre pour se défendre, faisant valoir que «l’action de l’UFC-Que Choisir n’a aujourd’hui plus rien à voir avec son assignation», qui portait sur une technologie (les filtres à 0,2 micromètres) qui n’est plus d’actualité. © Agence France-Presse -
Incendies de Los Angeles : neuf mois plus tard, de nombreuses maisons restent imprégnées de substances toxiques
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