
Les frais des fonds en France sont supérieurs à la moyenne mondiale

Les frais et dépenses médians des fonds domiciliés en France, pondérés par les actifs, sont supérieurs à la moyenne mondiale, montre une récente étude de Morningstar sur le sujet. Les fonds en actions sont les plus chers, avec un taux de frais sur les encours de 1,78 %, tandis que les fonds d’allocation sont à 1,5 % et les fonds obligataires à 0,58 %. Concernant l’ensemble des fonds disponibles à la vente en France (prenant en compte les fonds domiciliés à l’étranger), les frais sont légèrement supérieurs : 1,8 % pour les fonds actions, 1,56 % pour les fonds d’allocation et 0,87 % pour les fonds obligataires. Cette situation n’a pas évolué depuis la dernière étude menée en 2019. «La prédominance des frais groupés en France, ainsi que l’impossibilité pour les investisseurs d'éviter ces frais même lorsqu’ils ne bénéficient pas de conseils, désavantagent les investisseurs français par rapport à leurs homologues étrangers», commente Morningstar dans son étude. La guerre des prix dans les ETF fait baisser les tarifs A l’échelle mondiale, la majorité des 26 marchés étudiés par Morningstar ont vu leurs frais médians pondérés par les actifs décliner depuis 2019. Pour les fonds domestiques, la tendance a été la plus notable pour les fonds d’allocation et les fonds actions, 17 marchés dans chaque catégorie ayant affiché des frais plus faibles. Cette diminution des frais s’explique par la réorientation des flux vers des fonds meilleur marché ainsi que par la réduction de prix de certains investissements existants. Dans les marchés où ils ont accès à de multiples canaux de distribution, les investisseurs sont de plus en plus conscients de l’importance de minimiser les coûts d’investissement. La guerre des prix dans les ETF a aussi conduit à une pression à la baisse. Pays-Bas et Royaume-Uni, meilleurs élèves européens Pour la quatrième année consécutive, les trois meilleurs marchés en matière de coût des fonds pour les investisseurs sont l’Australie, les Pays-Bas et les Etats-Unis. Ces pays ont en commun d’avoir des frais de gestion qui ne sont pas groupés avec le reste. Aux Etats-Unis et en Australie, la concurrence et les économies d’échelle jouent aussi un rôle important. De plus, ces deux marchés sont fermés aux fonds domiciliés à l’étranger, ce qui évite de faire monter la moyenne des frais. Aux Pays-Bas, la réglementation a joué un rôle clé dans la baisse des frais. Lorsque la Dutch Retail Distribution Review est entrée en vigueur en 2014, les rétrocessions ont disparu. Cela s’est traduit par une chute des frais qui s’est maintenue. Le Royaume-Uni, bien que dans la catégorie inférieure, se classe juste derrière les Pays-Bas, également grâce à sa réglementation. Dans les pays qui se situent au-dessus de la moyenne figurent aussi, outre le Royaume-Uni, la Suède et la Norvège. La France figure dans l’avant-dernier groupe, avec la Chine, le Canada, le Mexique, Singapour et Hong Kong. L’Italie et Taïwan sont les mauvais élèves du classement. L’Italie conserve une mauvaise note car les investisseurs individuels sont soumis à des frais d’entrée et des rétrocessions. De plus, les fonds du pays affichent des frais médians parmi les plus élevés du monde. Des classes de parts sans commission sont souvent enregistrées en Italie, mais ne sont pas aisément accessibles pour l’investisseur particulier moyen en raison de la domination de la distribution de fonds par les banques, explique Morningstar. «Dans les marchés où les banques dominent la distribution de fonds, aucun signe ne montre que les seules forces du marché peuvent faire baisser les frais médians pondérés par les actifs pour les investisseurs particuliers. C’est particulièrement évident dans des marchés comme l’Italie, Taïwan, Hong Kong et Singapour où les ventes de fonds étranger onéreux prédominent par rapport à celles de fonds meilleur marché domiciliés localement», commente Morningstar. Pour lire l'étude cliquez ici
Plus d'articles du même thème
-
DNB reste engagé sur le marché français
La société de gestion norvégienne cherche un remplaçant à Marta Oudot. -
Marie-Claire Marques rejoint LBO France
Elle arrive en tant que responsable du développement commercial. -
Les fonds actions subissent leur plus forte décollecte hebdomadaire en 10 mois
Cela s’explique par de forts rachats sur les fonds actions américaines et un désamour persistant sur les fonds actions européennes, selon le Flow Show sur les flux des fonds dans le monde.
Sujets d'actualité
- Société Générale : le mythe têtu de la «création de valeur»
- La Société Générale dévoile des ambitions décevantes pour 2026
- Après les années Oudéa, Slawomir Krupa met la Société Générale au régime sec
- L’ancien patron de la Bred, Olivier Klein, arrive chez Lazard
- La zone euro se dirige vers la récession
Contenu de nos partenaires
-
Exclusif
Séisme au Maroc: dans les coulisses du jour le plus long de Mohammed VI
L'Opinion a reconstitué les premières heures post sinistre du roi du Maroc pour répondre à la catastrophe naturelle la plus mortelle de son règne -
Spécial Pologne
« Les Russes veulent revenir » - la tribune d'Eryk Mistewicz
« Il y a 30 ans, le dernier soldat soviétique a quitté la Pologne. À en croire les idéologues de Poutine, les Russes aimeraient aujourd'hui retourner en Pologne et dans toute l'Europe centrale. Nous faisons tout, nous, Polonais et Ukrainiens, Français aussi, tous en Europe et aux États-Unis, pour les en empêcher », explique le président de l'Instytut Nowych Mediówryk. -
Editorial
Antonio Guterres, le prophète de malheur qui ne fait peur à personne
Le Secrétaire Général de l’Onu va crescendo dans les prévisions apocalyptiques