Les fonds publics confirment leur rôle dans le capital-investissement français

Selon les statistiques de l’Afic, le poids des entités publiques est passé de 13% à 25% des montants collectés par les fonds.
Antoine Landrot

Alors que certains voyaient au départ dans Bpifrance un possible concurrent, le secteur public est devenu indispensable au private equity dans l’Hexagone. L’on savait déjà le rôle vital que joue la banque publique dans le soutien au capital-risque, voire dans la survie de l’amorçage. Publiés hier, les chiffres semestriels de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), avec Grant Thornton, pour l’ensemble du secteur le confirment.

Les entités publiques constituent ainsi 25% des montants levés au premier semestre 2014, soit 893 millions sur un total de 3,63 milliards d’euros. C’est quasiment deux fois plus qu’un an plus tôt, où cette contribution ne représentait que 13,2%. Pour les seules entités françaises (essentiellement Bpifrance), leur proportion passe de 7,3% à 18,3%.

A contrario, les assureurs, qui étaient les principaux contributeurs aux fonds français, confirment leur retrait. Ils pèsent 16% des souscriptions au premier semestre, contre 35,7% un an plus tôt. Les intéressés évoquent régulièrement le traitement du non-coté dans la réglementation Solvabilité 2. «Pourtant, en 2013, Axa avait soutenu la levée de fonds d’Ardian de plus de deux milliards d’euros. Le retrait des assureurs est donc aussi une question de volonté», explique Damien Moron, senior manager chez Grant Thornton.

Autre évolution notable, les souscriptions des personnes physiques et family offices dépassent désormais de justesse celles des assureurs. L’apport des fonds de fonds, à dominante étrangère, connaît une poussée exponentielle: il passe de 108 à 848 millions d’euros. «L’inquiétude des professionnels est de savoir si le montant de la collecte va progresser ou se réduire. Il faut rappeler que la moyenne annuelle avant la crise de 2008 se situait autour de 10 milliards d’euros. Si les gérants investissent ce qu’ils lèvent, le stock ne se reconstitue pas», souligne Damien Moron.

Du côté des montants investis, qui progressent de 39% à 3,6 milliards, l’Afic souligne le rebond du capital-développement (+66% à 1 milliard) et du capital-risque (+38% à 378 millions). Quant aux cessions, elles atteignent un record en montant comme en nombre (3,6 milliards d’euros, pour 563 sociétés). A l’échelle européenne, les cessions ont été soutenues par les introductions en Bourse. C’est moins le cas en France, où les ventes sont portées par les industriels – à hauteur de 1,2 milliard, soit 3,4 fois plus qu’il y a un an.

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