Les fonds d’infrastructure sont plus que jamais portés par la transition énergétique

Face à des besoins colossaux et une offre abondante, les investisseurs doivent cependant être en mesure de pouvoir répondre à la demande.
Virginie Deneuville
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L’an dernier, les fonds d’infrastructure dédiés à la transition énergétique ont levé 60 milliards de dollars selon Reach Capital.  -  Crédit European Union

Dans un contexte de crise énergétique, les fonds d’infrastructure sont plus que jamais portés par la thématique des énergies renouvelables. Selon la dernière étude de Reach Capital, dévoilée en exclusivité à L’Agefi, 60 milliards de dollars (56,4 milliards d’euros), dont 20 milliards de dollars en Europe, ont été levés l’an passé par des fonds d’infrastructure dédiés à la transition énergétique. Une trentaine de fonds dédiés, dont la moitié sont gérés par des acteurs européens, sont actuellement en cours de levée (75 milliards de dollars visés).

Les besoins sont colossaux. Pour atteindre l’objectif du «net zéro» d’ici à 2050, le montant annuel d’investissements pour la transition énergétique devra atteindre 1.000 milliards de dollars en Europe et environ 5.000 milliards de dollars dans le monde. «Les fonds se mettent en ordre de marche. Mais il y a aujourd’hui un déséquilibre entre l’offre et la demande. Les investisseurs (LP, limited partners) sont aujourd’hui plus frileux et restreignent leur allocation globale. S’ils souhaitent néanmoins augmenter leur exposition aux énergies renouvelables, qu’il s’agisse de technologies traditionnelles (panneaux solaires et parcs éoliens terrestres) ou innovantes (hydrogène, stockage de l’énergie), cela reste encore un marché émergent au sein des allocations», analyse William Barrett, co-fondateur de Reach Capital.

Les gérants adaptent dès lors leur offre pour mieux répondre aux attentes des LP. Ils cherchent notamment à réduire la durée d’investissement, pouvant aller jusqu’à 20 ans pour un projet greenfield (projet de nouvelle construction). Pour certains LP, comme les assureurs ou les family offices, «cette duration est trop longue. Plusieurs acteurs, comme Eiffel Investment, l’ont dès lors raccourci à 8 - 10 ans. Cela induit de changer le point d’entrée, en investissant une fois le terrain sécurisé par exemple, ou le point de sortie, en intégrant notamment dans le financement des obligations convertibles de maturité 3 à 5 ans», illustre William Barrett.

L’Europe a une carte à jouer. «Pour les LP, c’est un marché de choix, qui offre une forte visibilité, contrairement aux Etats-Unis qui pâtissent d’un manque de stabilité politique sur leur trajectoire dans les énergies renouvelables. Par ailleurs, les projets foisonnent en Europe», perçoit William Barrett. Les LP n’ont donc que l’embarras du choix, la vraie question restant leur capacité à déployer suffisamment de capitaux dans un contexte actuel plus tendu.

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