Les fonds de LBO s’intéressent au secteur des services financiers italiens

Les opportunités se multiplient pour les acteurs du private equity, qui profitent des cessions d’actifs forcées du secteur bancaire italien.
Julien Beauvieux

La timide reprise qui se dessine en Italie aiguise l’appétit des fonds de LBO. Alors que l’économie transalpine devrait croître cette année de 0,4%, puis de 1% en 2016, les fonds ont multiplié ces derniers temps les marques d’intérêt pour des actifs encore bon marché. Sur le segment des services financiers, le mouvement est en outre entretenu par la nécessité pour certains acteurs italiens de récupérer des liquidités, après une crise éreintante pour leur fonds propres.

«Il y a une accélération des mutations [en Italie, ndlr], ce qui est prometteur pour le climat d’investissement», a ainsi déclaré mercredi à Bloomberg Joseph Schull, le responsable Europe du fonds Warburg Pincus. «Nous sommes à l’heure actuelle à la recherche d’opportunités dans les services financiers, la gestion d’actifs nous semblant particulièrement attractive, ainsi que dans l’énergie, les technologies, les biens de consommation et la distribution», a ajouté le dirigeant.

Le fonds américain Lone Star serait ainsi candidat au rachat de l'établissement financier italien ICBPI, a-t-on appris de sources proches du dossier relayées mercredi par Reuters. Outre Lone Star, une autre offre émanerait du consortium formé par les fonds Bain et Advent, ainsi que le fonds italien Clessidra. Deux autres consortiums réunissant CVC et Permira, ainsi que BC Partners et Cinven d’autre part, sont également sur les rangs.

A l’instar d’ICBPI, propriété de plusieurs banques du secteur coopératif italien actuellement en phase de consolidation, les difficultés du secteur financier transalpin signifient pour les fonds autant d’opportunités. En octobre, Lone Star a racheté les filiales d’assurance de Banca Carige, qui souhaite aussi se défaire de sa filiale de crédit à la consommation Creditis et sa banque privée Banca Cesare Ponti. Les «stress tests» de la BCE avaient diagnostiqué pour la banque un déficit en capital de 814 millions d’euros.

Ce jeudi, Rome a par ailleurs décidé de mettre en veilleuse son projet de «bad bank». Justifiée par des craintes concernant l’impact sur les finances publiques d’une garantie de l’Etat sur la dette émise par la structure, cette décision pourrait aussi traduire une inflexion tactique. Selon le courtier CBRE, les fonds de LBO américains ont été impliqués dans 81% des 65 milliards d’euros de cessions de portefeuille de prêts non performants réalisées en Europe l’an dernier.

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