
Le spectre d’un défaut d’Evergrande fait chuter les places boursières

Les marchés actions débutent la semaine en net repli alors que se profile une des plus importantes restructurations de dette en Chine avec la crainte d’un défaut du promoteur immobilier Evergrande. La réunion de la Réserve fédérale américaine mercredi, au cours de laquelle sera discutée la prochaine réduction des rachats d’actifs (tapering), ajoute aux inquiétudes des investisseurs.
En Europe, l’indice Stoxx 600 cède 1,9% vers 13h, à un plus bas de près de deux mois. A Francfort, le Dax cède 2,2%. L’indice CAC 40 abandonne 2,1% et recule désormais de près de 7% depuis son plus haut cette année établit mi-août.
Wall Street est attendue en nette baisse également, les futures sur l’indice S&P 500 indiquant une ouverture en repli de 1,4% et ceux sur le Nasdaq de 1,2%.
Les indices de volatilité sont en nette hausse, le VIX (volatilité implicite de l’indice S&P 500) bondit de près de 5 points à 25,5. L’indice VStoxx (volatilité de l’indice EuroStoxx 50) progresse de 4 points à 27,2.
En Asie, la Bourse de Hong-Kong a également débuté la semaine en forte baisse. L’indice Hang Seng a chuté de 3,3% à un nouveau plus bas de près d’un an. L’action de China Evergrande, dont les difficultés font craindre des répercussions sur l’ensemble du secteur immobilier chinois et au-delà, a dégringolé de 19%, entraînant dans son sillage l’ensemble du secteur. L’indice immobilier perd 6%. Les Bourses en Chine Continentale sont fermées jusqu’à mercredi. Ces tensions se répercutent sur le yuan offshore qui recule à 4,48 face au dollar.
Evergrande, qui affiche 300 milliards de dollars de dette, pourrait faire défaut ce jeudi sur l’une de ses obligations en dollar. Le défaut n’est effectif qu’après une période de grâce de 30 jours. Ces dernières semaines il n’a pu payer les intérêts de certains prêts bancaires, ses fournisseurs et les intérêts de produits financiers émis pour financer ses opérations.
Les difficultés du promoteur immobilier ne sont pas étrangères à la baisse des prix de certains métaux comme le cuivre mais aussi du minerai de fer (qui est également sous pression en raison des restrictions de production d’acier en Chine). La baisse de ces matières premières pèse sur les valeurs minières.
Test pour les marchés
Dans ce contexte, les investisseurs se montrent d’autant plus prudents avant la réunion de la Fed mercredi. Le marché s’attend à un ralentissement des achats d’actifs d’ici à la fin de l’année. Ce qui retirerait un soutien majeur pour les actions depuis le début de la crise sanitaire.
Outre la Fed, plusieurs grandes banques centrales (Banque d’Angleterre et Banque du Japon) sont au menu cette semaine, de même que dans d’importants pays émergents (Turquie, Afrique du Sud et Brésil), ce qui ajoute au climat d’incertitude.
Un climat d’incertitude renforcé par les interrogations au sujet du rythme de la croissance économique au cours des prochains mois une fois l’effet de la reprise post-pandémie passé alors que le risque d’une inflation plus élevée pourrait persister encore plusieurs trimestres.
Cette consolidation risque de servir de test aux marchés actions qui ont dépassé ces derniers mois différents chocs sans encombre grâce aux achats sur repli (buy the dip) des investisseurs, notamment des particuliers. «L'économie continue d'être secouée par un certain nombre de chocs dus au variant Delta, aux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, à l’inflation et à une crise du crédit en Chine, relève Sebastien Galy, stratégiste chez Nordea AM. La lenteur incroyable avec laquelle le marché a réagi à une combinaison de croissance et d’inflation qui se détériore régulièrement suggère que les achats des particuliers ont été une force puissante.»
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Mali: le jihadistes imposent blocus et perturbations dans plusieurs localités, l'armée sous pression
Bamako - Les jihadistes au Mali ont imposé ces derniers jours un blocus dans le sud et l’ouest du pays, zones frontalières avec le Sénégal et la Mauritanie d’où proviennent chaque jour des produits vitaux pour l'économie du pays. Le Mali est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique. Les jihadistes instaurent également depuis début septembre des barrages ponctuels sur les grands axes menant vers la capitale, entraînant une forte perturbation de la circulation des biens et des personnes près de Bamako, mais aussi dans l’ouest du pays. «Si parfois des sorties des ennemis sont constatées, elles ne durent pas plus de 20 à 30 minutes. On ne peut pas donc parler de blocus», a toutefois minimisé le chef de la Direction de l’Information et des Relations Publiques (DIRPA) de l’armée malienne, le colonel-major Souleymane Dembélé, lors d’un point de presse lundi. Selon plusieurs observateurs, cette stratégie vise plus à paralyser l'économie qu'à opérer un contrôle du territoire. Les jihadistes cherchent par ce biais à démontrer également que l’armée malienne ne contrôle pas la situation sécuritaire sur le terrain, ajoutent-ils. Plusieurs témoins interrogés par l’AFP ont rapporté avoir vu sur l’axe Ségou-Bamako une file de voiture à l’arrêt qui s'étend sur plus d’une dizaine de kilomètres près de la capitale à cause du blocus. Au moins dix bus de transport ont également été incendiés sur l’ensemble du territoire par les jihadistes. Paralyser l'économie Une compagnie de transport privé particulièrement visée par les attaques jihadistes a annoncé la suspension de ses activités «jusqu'à nouvel ordre pour raisons de sécurité». Plusieurs véhicules transportant du carburant ou des produits de consommation en provenance du Sénégal voisin ont également été visés par ces attaques. N’ayant pas accès à la mer, le Mali achemine par la route la plupart des produits dont il a besoin comme les hydrocarbures, le poisson, fruits et légumes... à partir du port de Dakar, de la Mauritanie ou encore de la Côte d’Ivoire. Le weekend dernier, aucun camion-citerne transportant du carburant n’a effectué le trajet Dakar-Bamako par crainte de subir les représailles des jihadistes. «Nous avons préféré pour le moment mettre à l’arrêt tous nos camions. Nous envisageons d’envoyer aux jihadistes des émissaires pour parler de la sécurisation de nos activités», a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable d’une société malienne de vente de carburant. Par ailleurs, six chauffeurs sénégalais ont été brièvement enlevés le week-end dernier par des jihadistes, avant d'être libérés. Si l’armée malienne a dans un premier temps minimisé les actions des jihadistes sur le terrain, elle a finalement annoncé l’envoi de troupes sur les axes routiers de l’ouest et du sud pour «rétablir l’ordre». «La situation est difficile. L’armée a envoyé un renfort sur le terrain, c’est vrai. Mais ce renfort ne reste pas longtemps, alors que les jihadistes, eux, restent sur le terrain. L’armée doit changer de mode d’intervention», a commenté auprès de l’AFP un élu de la région de Kayes (ouest). Mardi, un conseil extraordinaire de défense s’est tenu à Bamako sous la présidence du chef de la junte, le général Assimi Goïta. Aucun communiqué officiel n’a été rendu public après la réunion. Mais «la situation sécuritaire a été abordée et d’importantes mesures ont été prises pour assurer la sécurité des biens et des personnes», selon une source proche de la rencontre. Le Mali est dirigé par une junte depuis deux coups d'État en 2020 et 2021. Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires ont tourné le dos à plusieurs anciens partenaires occidentaux, notamment l’ancienne puissance coloniale française, pour se rapprocher de la Russie et de la Chine. © Agence France-Presse -
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