Le sommet de l’Otan anime la partie de poker menteur dont l’Ukraine fait l’objet

Alors que Vladimir Poutine a fait miroiter hier un accord de cessez-le-feu, Paris a suspendu la livraison à Moscou d’un premier porte-hélicoptères
Benoît Menou

A la veille de l’ouverture aujourd’hui d’un sommet de l’Otan de deux jours à Newport au Pays de Galles, le président russe a tenté de jouer la carte de l’apaisement en faisant part de son espoir de voir émerger d’ici à la fin de la semaine un accord de cessez-le-feu dans l’Est de l’Ukraine. Une déclaration qui n’a pas empêché la poursuite des combats hier dans la région.

Barack Obama et plusieurs dirigeants européens pourraient rencontrer le président ukrainien Petro Porochenko en marge du sommet de l’Otan. «L’Alliance doit démontrer clairement que les actions de la Russie sont inacceptables et que nous sommes au côté du peuple ukrainien», a indiqué une source gouvernementale britannique citée par Reuters. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a estimé que Vladimir Poutine a simplement souhaité hier tromper l’Occident et épargner à son pays de nouvelles sanctions internationales.

De fait, selon Reuters, les représentants des pays de l’Union européenne ont mené hier des discussions à Bruxelles sur un nouveau train de sanctions économiques et financières contre la Russie. La Commission européenne envisagerait d'étendre l’interdiction d’emprunter ou de lever des fonds sur ses marchés de capitaux à l’ensemble des entreprises publiques russes et plus seulement aux banques publiques. Selon un document présenté à la Commission et consulté par Reuters, l’interdiction faite par la Russie d’importer sur son sol des produits alimentaires en provenance de l’Union en réaction aux sanctions occidentales déjà mises en avant pourrait coûter 5 milliards d’euros par an aux pays de l’Union.

Dans ce contexte tendu, la France a annoncé qu’elle renonçait pour l’instant à livrer un premier porte-hélicoptères Mistral à la Russie en raison des «actions» de Moscou en Ukraine, selon un communiqué de l’Elysée. Le document souligne que «malgré la perspective d’un cessez-le-feu qui reste à confirmer et à être mis en œuvre, les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (bâtiment de projection et de commandement, ndlr) ne sont pas à ce jour réunies.» Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dit sur BFMTV son souhait de voir ces conditions réunies à l’avenir. Le vice-ministre russe de la Défense, Iouri Borissov, a déclaré que la décision française ne constituait pas une «tragédie».

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