Le profil de crédit des groupes européens reste favorable au M&A

Le dynamisme des transactions a eu un impact limité sur le niveau de liquidité grâce à la faiblesse des taux, selon Kepler Cheuvreux.
Yves-Marc Le Réour

L’activité en matière de fusions et acquisitions (M&A) devrait rester soutenue en Europe au cours des 12 prochains mois en raison d’un profil financier des entreprises globalement favorable aux transactions, juge dans une récente étude le bureau d’analyse crédit de Kepler Cheuvreux.

Rappelant que les sociétés non financières en zone EMEA disposaient voici un an d’un matelas de trésorerie équivalent à 1.060 milliards de dollars, l’étude souligne que la multiplication des opérations réalisées depuis lors a eu «un impact limité sur leur situation de liquidité grâce à la faiblesse des taux d’intérêt et à une large utilisation de l’endettement pour financer les transactions». Le recours à la dette hybride a permis à des groupes comme Bayer, Repsol ou Telefonica de faire de la croissance externe tout en préservant leur notation.

En dépit de la récente hausse des taux, la détention de cash demeure inefficace avec un coût de la dette toujours inférieur à 3%. Comme de nombreuses entreprises ont mené à bien leur programme de rationalisation, elles sont désormais prêtes à réaliser des acquisitions porteuses de synergies sur les coûts ou les investissements. Elles peuvent également rechercher une diversification ou une intégration verticale de leur activité, une amélioration de la rentabilité des capitaux employés (ROCE) ou des économies d’impôts afférentes à la transaction.

Les secteurs susceptibles d’être les plus actifs sont les hydrocarbures, les services aux collectivités («utilities», en particulier en Espagne et en Italie), les métaux et mines, les télécoms, les transports et les services aux entreprises. Concernant les trois premiers secteurs, «l’accélération des transactions devrait néanmoins s’accompagner d’une pression grandissante sur la qualité de crédit des intervenants», avance le bureau d’analyse.

En termes de cibles, quelques entreprises se dégagent du lot, comme l’opérateur néerlandais KPN, qui pourrait être convoité par Deutsche Telekom. Le fabricant italien de câbles Prysmian est susceptible de s’intéresser au français Nexans, qui lui apporterait des synergies. Le chimiste allemand Lanxess pourrait être la cible de son concurrent Evonik, qui bénéficie d’une meilleure note de crédit. En reprenant Italcementi, HeidelbergCement aurait de son côté la possibilité d’accroître sa présence en France, en Italie, en Egypte et au Maroc.

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