Le PIB de la Suède se replie contre toute attente fin 2022

L’économie suédoise s’est contractée au quatrième trimestre 2022 contre toute attente. Le PIB de la Suède a reculé de 0,6%, par rapport au trimestre précédent, et de 0,6% par rapport au même trimestre en 2021, selon la première estimation de l’institut statistique suédois publiée lundi. Le consensus des analystes anticipait une croissance de 0,2%. La Riksbank, la banque centrale de Suède, prévoyait une contraction de 0,8% par rapport au troisième trimestre 2022 mais une croissance de 0,6% sur un an.

«Le PIB du quatrième est significativement plus faible qu’attendu après les révisions en forte baisse des données d’octobre, qui affichaient une croissance solide», explique Olle Holmgren, stratégiste chez SEB. Alors que le PIB s’est contracté en décembre de 0,5%, par rapport au mois précédent, celui d’octobre a été révisé à -0,9% (contre une croissance de 0,6% initialement annoncée).

Sur l’ensemble de l’année, la croissance s’établit à 2,4% grâce à un bon premier semestre, dopée par une base de comparaison favorable par rapport à début 2021. La baisse du pouvoir d’achat et à le net ralentissement de l’immobilier (avec une chute de 13% des prix depuis le pic de début 2022) commencent à peser sur la conjoncture. L’institut statistique ne donne pas de détail sur les différentes composantes du PIB à ce stade mais montre que le PIB s’est contracté au quatrième trimestre à la fois sur la composante offre (production) et demande (dépenses).

Olle Holgren affirme que ces données devraient inciter les économistes ainsi que la Riksbank à revoir en baisse leurs prévisions de croissance pour 2023 alors que le pays entre dans une récession malgré un marché du travail toujours solide. Il estime à 0,5 point la révision potentielle par rapport à une croissance anticipée de 1,2%, pour sa part. Ce contexte devrait compliquer davantage la mission de la Riksbank qui doit à la fois lutter contre une inflation persistante (avec une hausse attendue de son taux directeur de 50 points de base supplémentaires la semaine prochaine) et une économie qui décélère.