Le marché des changes donne des signes de reprise

Le système de règlement-livraison CLS, utilisé par la quasi-totalité du secteur bancaire mondial, a battu un record de transactions en septembre
Antoine Landrot

CLS Group, le premier système mondial de règlement-livraison sur le marché des changes, a indiqué hier qu’il avait récemment battu son record de transactions quotidiennes – en montant et en nombre. En septembre, une moyenne de 5.940 milliards de dollars a été échangée en intraday. Le 17 septembre, deux millions d’opérations ont été enregistrées, là aussi un record. La valeur moyenne des transactions quotidiennes a progressé de 21% en septembre par rapport à la moyenne réalisée en août.

Créée en 2002, CLS Group a le statut de banque ad hoc (limited purpose bank). Détenue par plusieurs établissements (dont Bank of America et Bank of China), elle est régulée par la Réserve fédérale américaine (Fed). Ce système, qui couvre les 17 devises les plus échangées, est utilisé mondialement par la quasi-totalité du secteur bancaire.

Ce regain d’activité est le résultat du retour de la volatilité sur le marché des changes, en raison de divergences plus marquées entre les politiques monétaires menées récemment par les banques centrales à travers le monde. La Fed et la Banque d’Angleterre, en particulier, ont amorcé une sortie de leur politique accommodante, alors que la Banque centrale japonaise et la Banque centrale européenne ont maintenu leurs taux à des niveaux historiquement bas. Le dollar s’est ainsi renforcé face aux 31 principales monnaies au cours de ces trois derniers mois, à l’exception du yuan chinois. L’indice JPMorgan Global FX Volatility atteignait 7,67% hier, alors qu’il avait atteint un plancher le 3 juillet à 5,29%. Or, la volatilité génère davantage de transactions et offre la possibilité, pour les traders, de jouer sur les différences de taux.

Cette tendance, si elle se confirmait, devrait soulager les gérants spécialisés, ainsi que les banques, dont les revenus de trading sur les changes se sont réduits au cours des trimestres précédents et qui font face, pour beaucoup d’entre elles, à des enquêtes, voire des poursuites, pour manipulation du cours de certaines devises. Au troisième trimestre, l’indice Parker Global Currency Manager, qui piste le rendement de 14 fonds spécialisés sur les devises parmi les plus importants, a atteint un sommet depuis 2004.

A contrario, les encours gérés par les hedge funds spécialisés dans l’arbitrage de devises avaient reculé de 6,4% au premier semestre, à 18,4 milliards de dollars, après une chute de 20% en 2013, selon Hedge Fund Research.

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