Le dialogue entre l’Ukraine et ses créanciers progresse à pas comptés

Alors que les négociations reprendront la semaine prochaine, Kiev continue pour l’heure de faire la sourde oreille à un plan présenté début mai.
Julien Beauvieux
hmcog7r1-ukraine-monnaie-fotolia-630x220.gif

La possibilité d’un «hair cut» sur la dette ukrainienne continue de diviser Kiev et ses créanciers. Alors que la revue du programme de soutien du FMI prévue à la mi-juin se rapproche, et pourrait bloquer le prochain versement, le ministère des Finances fait toujours la sourde oreille au projet d’un groupe de créanciers, officialisé ce vendredi. Selon des sources relayées par Bloomberg, les négociations devraient reprendre la semaine prochaine mais s’annoncent tendues.

Tandis que les discussions progressent sur le front des banques publiques, à l’image de l’annonce faite le même jour par Oschadbank, la proposition du groupe emmené par Franklin Templeton envisage d’allonger de 10 ans la maturité de la vingtaine de milliards de dette d’Etat restante, tout en abaissant les coupons. Grâce à la combinaison de ces deux variables, ce plan datant du 9 mai permettrait à Kiev d’économiser environ 500 millions de dollars d’intérêts.

Selon le groupe, qui représente 8,9 milliards de dollars de dette, il remplirait surtout les trois objectifs du programme du FMI. L’institution, qui doit bientôt verser 2,6 des 17,5 milliards de dollars de la ligne de crédit, avait exigé 15,3 milliards d’économies sur les quatre prochaines années. L’Ukraine devait en outre abaisser à 71% son endettement sur PIB, et ramener son déficit budgétaire à 10% entre 2019 et 2025.

Alors que son PIB a plongé de 17,6% au premier trimestre, après -6,8% en 2014, le gouvernement a réitéré vendredi qu’une «réduction du coupon et du nominal est nécessaire pour remplir les conditions du FMI». Outre les désaccords avec ses financiers privés, Kiev doit également faire face au mécontentement de la Russie, son deuxième plus important créancier derrière Franklin Templeton. Moscou a une nouvelle fois estimé vendredi que la loi adoptée par Kiev permettant au gouvernement de cesser en cas de besoin tout versement «augmente les tensions économiques».

Parallèlement à ces discussions, des accords se sont en revanche dessinés au niveau des banques publiques. Après la banque d’import-export Ukreximbank, qui a annoncé que 30% de ses créanciers sont prêts à rallonger de sept ans ses 1,5 milliard de dollars de dette, Oschadbank a annoncé qu’elle discuterait «dans les prochaines semaines» pour restructurer 1,3 milliard de passif avec un «comité ad hoc», constitué autour de Franklin Templeton.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...