
Le budget de la zone euro sera opérationnel en 2021

Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire s’est félicité vendredi des progrès réalisés sur la voie d’un budget de la zone euro lors d’une réunion de l’Eurogroupe à Luxembourg. Ils permettront selon lui à ce budget d'être opérationnel en 2021, a-t-il déclaré en conférence de presse, soulignant que les ministres étaient tombés d’accord sur la structure du budget, son fonctionnement et sa gouvernance. « Jusqu’ici, chaque pays décidait seul de son budget national (...). Maintenant, les Etats membres échangeront bien avant sur leurs priorités nationales en matière d’investissements et de réformes. Ça change vraiment la donne. (…) Nous avions besoin d’un cadre solide pour ce budget et nous l’avons. »
Un peu plus tôt ce matin, les agences de presse comme Reuters regrettaient l’absence d’accord sur des points clés comme la taille et les ressources de ce budget. Si ce n’était a priori pas prévu, les discussions ont quand même duré très tard dans la nuit de jeudi à vendredi, avant que les ministres ne décident de poursuivre les débats dans les mois à venir, a déclaré un responsable de la zone euro. Les ministres voulaient notamment décider si ce budget devait être financé par le biais d’impôts spécifiques ou seulement par prélèvement sur celui de l’Union européenne (UE).
L’absence de consensus sur cette question a fait qu’il n’y a pas eu de discussion sur le montant du budget en question, a ajouté le responsable. La taille de ce budget pourrait être limitée au début « mais nous devons lui donner le potentiel d’augmenter dans le temps, a indiqué Bruno Le Maire. Nous pensons avec (le ministre allemand des Finances), Olaf Scholz, qu’on a besoin de sources de financement nationales comme européennes, comme par exemple la taxe sur les transactions financières. Il reste beaucoup à faire sur le financement mais le cadre compte plus que le financement. »
Il n’y a pas eu davantage d’accord pour décider si ce budget devait jouer un rôle de stabilisation dans le cas d’une récession en zone euro ou s’il devait se limiter à rendre les économies de la zone euro plus compétitives et plus convergentes. Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, a parlé de progrès « à petits pas » sur ce dossier, évoquant une décision sur le montant à l’occasion d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE dans le courant de l’année.
Cet Eurogroupe était également l’occasion d’avancer sur un nouveau traité concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui pourrait prêter, au moins à partir de 2024, au Fonds de résolution unique (FRU) dédié à la résolution des banques en difficulté en cas d’urgence, de même qu’aux pays de la zone euro ayant subi un choc économique externe via une facilité de précaution ad hoc (PCCL), pour autant qu’ils poursuivent une politique budgétaire jugée saine, ou via via une facilité renforcée (ECCL) pour les autres.
Plus d'articles du même thème
-
La France domine le crowdfunding immobilier européen
Avec 6 milliards d’euros collectés en une dizaine d’années, le marché hexagonal dépasse ses voisins anglais et allemands, mais reste loin des Etats-Unis, pionniers du secteur. Confrontés à des perturbations importantes depuis deux ans, l’ensemble des acteurs prennent le pli de la diversification. -
L’inflation de la zone euro n’a quasiment pas augmenté en août
Eurostat a révisé de 2,1% à 2% le taux d’inflation pour la zone euro en rythme annuel en août, et de 0,2% à 0,1% en rythme mensuel. Et a confirmé que la croissance des salaires a encore été tirée par l’Allemagne et les Pays-Bas au deuxième trimestre. -
Le sentiment des investisseurs allemands se stabilise en septembre après la chute d’août
Les indicateurs de l’institut Zew perçoivent un frémissement d’optimisme concernant les perspectives économiques de toutes les zones couvertes. La perception de la situation, elle, bégaie.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Fitch abaisse la note de la France
Contenu de nos partenaires
-
Conseil
Les check-lists de GenXO : dix astuces pour réduire le sel dans son alimentation
Réduire le sel, c’est un geste simple, peu coûteux, qui améliore la santé de la population et réduit les coûts des maladies chroniques pour l’ensemble du système de santé -
Wall Street atteint de nouveaux records, poussée par la Fed
Washington - La Bourse de New York a terminé dans le vert jeudi, tirant profit de la détente monétaire amorcée la veille par la banque centrale des Etats-Unis (Fed) pour atteindre de nouveaux sommets. Les trois principaux indices de la place américaine ont atteint un nouveau record: le Dow Jones (+0,27%) à 46.142,42 points, le Nasdaq (+0,94%) à 22.470,73 points et le S&P 500 (+0,48%) à 6.631,96 points. «La frénésie boursière ne montre aucun signe d’essoufflement après la décision prise hier par la Fed» d’abaisser ses taux d’un quart de point pour les ramener dans une fourchette comprise entre 4% et 4,25%, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers. Après neuf mois de statu quo, ce changement de direction monétaire était attendu par les investisseurs. Ces derniers sont donc surtout optimistes pour la suite. Selon la médiane des prévisions de la Fed, ses membres anticipent deux autres baisses de taux (d’un quart de point chacune) en 2025, ce qui impliquerait une nouvelle détente à chacune des réunions programmées d’ici la fin de l’année. «Les parties du marché sensibles aux taux, comme les petites capitalisations, réagissent positivement à cette annonce», souligne auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones. L’indice Russell 2000, qui comprend 2.000 PME, a ainsi affiché une nette progression (+2,51% à 2.467,70 points), et effacé un record en clôture datant de 2021. La Fed s’est gardée mercredi de s’engager sur les futures baisses de taux. «Ce qu’elle nous a dit, c’est que les données continueront d’avoir beaucoup de poids», relève M. Kourkafas. Selon lui, la baisse des taux annoncée mercredi «doit être considérée comme une mesure préventive plutôt que comme une réaction à une récession économique ou à une forte hausse du chômage». Les nouvelles inscriptions aux chômage ont d’ailleurs reflué la semaine dernière (+231.000 contre +240.000 attendues), selon des données publiées jeudi, ce qui a permis aux investisseurs «de pousser un soupir de soulagement», estime Jose Torres. Cet indicateur a légèrement tendu le rendement des emprunts d’Etat américains, qui évoluait vers 20H15 GMT autour de 4,11% pour l'échéance à 10 ans, contre 4,09% la veille en clôture. Côté entreprises, le fabricant de semiconducteurs et microprocesseurs Intel s’est envolé, porté par l’annonce d’une prise de participation de son rival Nvidia d’une valeur de 5 milliards de dollars. Le titre de l’entreprise a bondi de 22,77% à 30,57 dollars, au plus haut depuis un an. L’action Nvidia a réalisé des gains plus modestes, prenant 3,49% à 176,24 dollars. Avec cet accord, Nvidia et Intel indiquent vouloir développer plusieurs générations de produits pour des centres de données, alors que le boom de l’intelligence artificielle (IA) génère d’immenses besoins en puces électroniques très performantes. Une grande partie du secteur des semiconducteurs a bénéficié de cette annonce, à l’instar de Micron (+5,56%), Qualcomm (+1,74%) et Marvell Technology (+4,58%). Le groupe Live Nation visé, comme sa filiale Ticketmaster, par une action en justice à l’initiative des autorités américaines, a perdu 2,77% à 164,68 dollars. L’agence de protection des consommateurs (FTC) et sept Etats américains reprochent à ces entreprises d’avoir permis à des revendeurs d’acheter des quantités substantielles de billets de spectacles et événements sportifs, en violation des limites d’achat puis de les revendre à des prix bien supérieurs. Nasdaq © Agence France-Presse -
Journée de mobilisation du 18 septembre : "La France n'a pas été bloquée", se félicite Bruno Retailleau
Paris - «La France n’a pas été bloquée» jeudi lors de la journée de mobilisation sociale, qui a rassemblé 506.000 personnes dans le pays, dont 55.000 à Paris, s’est félicité le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Le ministre a annoncé, peu après 20H00, 309 interpellations et 134 gardes à vue à la suite des actions et manifestations, où étaient présents «7.300 individus radicalisés, dangereux, black blocs». «Ils ont tenté, on l’a bien vu à travers les images, de troubler, de gâcher des cortèges et des manifestations mais heureusement nos forces de l’ordre» les ont «systématiquement» «contrés», a-t-il précisé lors d’un point de presse en sortant de la cellule interministérielle de crise relative à la journée de mobilisation nationale. Selon le ministre démissionnaire, 26 policiers et gendarmes ont été blessés. «Moi, je ne m’y habitue pas. Là encore, ça n’est pas normal». A Paris, le parquet a annoncé, à ce stade, 29 personnes en garde à vue, dont sept mineurs, «pour la très grande majorité, pour les infractions de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, et port d’arme de catégorie D, cette catégorie désignant indifféremment gazeuse, couteau, etc». «On a compté à 19H00 700 actions de voie publique», c’est-à-dire «des tentatives de blocage, de filtrage ou des cortèges», a précisé Bruno Retailleau, et «140 actions de déblocages ont eu lieu, dont 18 à Paris». «Dans la quasi-totalité des cas», les manifestations se sont déroulées «dans de bonnes conditions en province, à Paris également», a-t-il encore dit. «Globalement, il y a moins de participation dans les grandes agglomérations» mais davantage «dans les plus petites agglomérations, dans des villes de province», avec «dans les cortèges beaucoup de présence syndicale et beaucoup moins (...) de présence de lycéens», a détaillé M. Retailleau. «C'étaient deux journées en une, il y avait le mouvement Bloquons tout le matin et ensuite les cortèges en fin de matinée et pendant l’après-midi», a-t-il relaté. «Les forces de l’ordre ont été très, très réactives et nous avons débloqué systématiquement celles et ceux qui prétendaient bloquer un certain nombre d’infrastructures, de lycées ou autres» et «ces interventions précisément ont permis d’assurer la libre circulation (...) sur l’ensemble des grands axes de circulation», a-t-il souligné, rappelant que 80.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés. © Agence France-Presse