L’avenir du plan Juncker est dans les mains des députés européens

Le Conseil a adopté hier sa position pour créer l’EFSI, le fonds qui servira à déployer 315 milliards d’euros. L’accord avec le Parlement est attendu pour juin.
Alexandre Garabedian

Le plan Juncker destiné à débloquer 315 milliards d’euros d’investissements dans l’Union européenne fait son bonhomme de chemin. Deux mois après la proposition de la Commission, les ministres des Finances des Vingt-Huit ont adopté hier en conseil Ecofin leur mandat de négociation avec le Parlement européen pour mettre sur pied l’EFSI, le Fonds européen d’investissements stratégiques.

C’est ce véhicule, financé par la Commission européenne (16 milliards d’euros) et la Banque européenne d’investissement (5 milliards), qui est chargé de déployer le plan Juncker.

Les Etats commencent à compléter l’enveloppe, l’atteinte des 315 milliards d’euros reposant sur un fort effet de levier. Hier, l’Italie a confirmé qu’elle investirait 8 milliards d’euros aux côtés du fonds, la même somme que celle déjà promise par l’Allemagne et, le 6 mars, par la France. L’Espagne, elle, s’est engagée à hauteur de 1,5 milliard.

Les contributions de ces quatre Etats, pourtant exclues du calcul de la dette publique au sens de Maastricht, ne prennent pas la forme d’un apport en capital. Les pays préfèrent intervenir en co-investissement dans les projets, par le biais de leurs banques publiques nationales, à l’image de Bpifrance et de la Caisse des dépôts côté français, ce qui évacue tout impact budgétaire. «Du point de vue des investissements, cela ne fait aucune différence», a souligné hier le vice-président de la Commission, Jiri Katainen, en charge du dossier. L’absence d’investissement direct dans le fonds de la part de certains Etats permet cependant simplifier les débats autour de sa gouvernance. Ceux-ci vont désormais se poursuivre avec le Parlement, en vue d’un accord d’ici à juin. Les députés européens souhaitent avoir un droit de regard sur l’EFSI. La proposition initiale de Bruxelles prévoit à ce stade que la BEI et la Commission fassent un rapport une fois par an aux eurodéputés, et que ces derniers puissent convoquer à leur demande le directeur exécutif de l’EFSI.

Par ailleurs, le texte prévoit de créer, à côté du fonds, la «plate-forme européenne de conseil en investissement», qui aidera à sélectionner et développer les projets d’investissement et fera office de guichet unique pour le conseil technique au financement de projets dans l’Union.

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