La vente de Novo Banco se révèle plus compliquée que prévu

La Banque centrale du Portugal a annoncé la fin des discussions avec l’assureur chinois Anbang et se tourne vers le fonds Apollo.
Antoine Landrot

Novo Banco a beau réunir les activités saines issues du démantèlement de Banco Espirito Santo (BES) après son sauvetage par l’Etat portugais en août 2014, sa revente à un acquéreur privé se révèle plus compliquée que prévu. La Banque centrale du Portugal a en effet annoncé hier avoir clos sur un constat d’échec les négociations avec le candidat sélectionné le 19 août au terme d’un processus d’appel d’offres – ce candidat n’est pas nommé, mais le chinois Anbang Insurance est fréquemment cité.

L’issue des négociations était prévue à la fin du mois d’août. «Aucun accord n’ayant pu être trouvé, la Banque du Portugal a décidé ce jour d’arrêter les négociations et d’inviter l’acquéreur potentiel arrivé en deuxième position [lors de l’appel d’offres] à entrer en négociations», a expliqué l’institution. Selon les agences de presse Reuters et Bloomberg, ce candidat serait le fonds de capital-investissement américain Apollo Global Management.

Les causes de l’échec ne sont pas officiellement connues. La presse portugaise indiquait hier que la crise boursière chinoise avait fortement fragilisé Anbang, qui aurait alors demandé une baisse de prix. Selon le quotidien Diario Economico, l’assureur chinois aurait proposé environ 3,5 millions d’euros. Le renflouement de BES a coûté 4,9 milliards à l’Etat. Selon Bloomberg, des désaccords sur le prix, mais aussi sur les passifs de Novo Banco que la Banque du Portugal pourrait conserver après la cession, ont pu faire échouer les discussions.

Les analystes financiers estiment de leur côté que les risques juridiques potentiels sont également un frein important à la conclusion d’un accord avec un repreneur. En effet, les déboires de BES ont provoqué le lancement de plusieurs procédures judiciaires provenant de clients, d’investisseurs et de créanciers – et pourraient en occasionner d’autres.

Lorsque les discussions ont démarré avec Anbang, la Banque du Portugal avait pris la peine de préciser que les offres déposées par les deux autres candidats retenus en deuxième et troisième positions restaient valables. Si les pourparlers avec Apollo devaient achopper, un autre Chinois devrait reprendre la main: le conglomérat Fosun International, du milliardaire Guo Guangchang. Ce dernier est familier du Portugal: début 2014, il a pris le contrôle de l’assureur Caixa Seguros, filiale de Caixa Geral de Depositos, déjà face à Apollo.

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