La réglementation bancaire pèse sur le marché du repo européen

La structure du marché change et les volumes diminuent, selon l'étude semestrielle de l’ICMA, qui s’inquiète également d’une réforme du règlement-livraison.
Alexandre Garabedian
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Les nouvelles réglementations pèsent sur le marché européen de la pension livrée (repo). L’enquête semestrielle réalisée par l’International Capital Markets Association (ICMA) auprès des banques montre une légère contraction des volumes. A 5.500 milliards d’euros au 10 décembre 2014, le marché du repo est en baisse de 2,8% sur un an et de 4,8% par rapport à juin 2014.

«Les nouvelles règles de levier et de liquidité destinées à réduire la dépendance des banques au financement de marché de court terme commencent à mordre», souligne le lobby des professionnels des marchés. L’ICMA estime que «la diminution de la concentration du marché laisse penser que les grandes banques ont davantage réduit la voilure par rapport à leurs concurrentes plus petites». La baisse d’activité est la plus forte sur les repos de dette souveraine de maturité résiduelle de 2 jours à un mois, très standards et traités entre banques, là où les marges sont les plus serrées et ne permettent plus de compenser le coût de la réglementation.

En revanche, l’activité avec les autres clients progresse, signe que «les banques répondent aux contraintes de levier et de liquidité en allouant davantage leur bilan vers les utilisateurs finaux au détriment de l’interbancaire». Le repo domestique tend aussi à baisser par rapport aux transactions transfrontières. L’ICMA y voit une politique d’optimisation des liquidités avec des contreparties hors zone euro, membres des mêmes chambres de compensation.

Le développement du clearing doit permettre d’alléger la contrainte réglementaire. Mais dans une seconde étude, l’ICMA s’alarme d’une disposition passée inaperçue et qui entrera en vigueur en 2016 si elle ne change pas d’ici là: le «buy-in» obligatoire chez les chambres de règlement-livraison.

Aujourd’hui, lorsqu’une banque échoue à livrer un titre (parce qu’elle l’a prêté ou vendu sans l’avoir en stock et sans pouvoir le racheter à temps) sa contrepartie peut l’obliger à le faire, avec les coûts que cela implique. Dans les faits, cette option est peu utilisée. Demain, le «buy-in» deviendrait systématique. Les professionnels des marchés estiment donc qu’ils n’auront plus intérêt à prêter des titres illiquides et que la mesure provoquera un écartement des fourchettes de prix. Sur le marché spécifique du repo, le buy-in accroîtrait encore l’assèchement probable de la liquidité provoqué par le programme QE de la BCE.

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