La production de crédit s’est maintenue en 2020

Gaétan Pierret

Les courtiers auraient-ils crié au loup trop tôt ? Alors qu’ils étaient nombreux à accuser les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) de ralentir le marché immobilier, la production de crédit s’est maintenue en 2020 à son niveau de l’année précédente selon la Banque de France qui a publié ses chiffres ce matin.

En dépit des deux confinements et du durcissement des conditions d’octroi du Haut conseil, la production de nouveaux crédits à l’habitat hors renégociations s'établit à 192,4 milliards d’euros en 2020 (contre 193 milliards d’euros en 2019). En parallèle, les flux de rachats et renégociations s'établissent à 59,6 milliards d’euros (contre 53,3 milliards d’euros en 2019).

Au total, la production de crédit (négociations incluses) s’établit donc à 252 milliards d’euros, soit une hausse de 2,3 % par rapport à 2019. Selon la Banque de France, 23,7 % des crédits nouveaux en 2020 étaient des renégociations ou rachats de prêt.

Dans une note diffusée ce matin, Vousfinancer.com apporte quelques éléments d’explications à la hausse des renégociations. « Beaucoup de demandes qui avaient été déposées en fin d’année 2019, à un moment où les taux étaient à nouveau très bas, n’ont été traitées qu’en 2020, en raison de la priorité donnée aux dossiers d’acquisitions, explique le courtier en ligne. Par ailleurs, ceux qui souhaitaient renégocier leur crédit mais ne l’avaient pas encore fait, ont pris le temps d’effectuer les démarches pendant le confinement, et n’étant pas tributaires d’une signature notaire, ces dossiers ont pu aboutir rapidement au printemps ».

Toujours temps de renégocier son taux

Vousfinancier prédit également que cette forte dynamique de la production de crédit devrait se poursuivre en 2021, notamment grâce aux taux bas. Selon la Banque de France, le taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux à l’habitat s’est établi à 1,24 % en 2020. Ainsi, la renégociation peut être intéressante pour « tous ceux qui remboursent un crédit à plus de 2,5 % », explique le courtier.

En plus des taux bas, d’autres facteurs devraient soutenir cette forte dynamique. Les banques, pour qui le crédit est « principal vecteur de conquête », devraient continuer à se montrer généreuses afin de capter de nouveaux clients. D’autant plus qu’elles ont « des objectifs de production de crédit pour 2021 équivalents à ceux de 2020, donc ambitieux », glisse Julie Bachet, la directrice générale de Vousfinancer.

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