
La France défend la filière nucléaire

Le conseil des ministres européens de l’Energie, le 28 mars, se déroulera dans un contexte de tensions renouvelées entre Paris et Berlin. Les exécutifs français et allemand se déchirent à l’envi sur la place du nucléaire dans la transition énergétique.
La France a peu goûté le compromis arraché par l’Allemagne à la Commission au cours du week-end. L’accord assouplit l’arrêt de la vente de véhicules thermiques à partir de 2035.
«La France, comme le reste de l’UE, a des interrogations sur la méthode. Ce texte avait été approuvé par les ministres mais également par les institutions européennes dans le cadre d’un trilogue. Il faut faire attention à ne pas ‘rouvrir’ des textes emblématiques de l’engagement européen sur le climat», a réagi le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
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C’est un peu fort de café pour l’exécutif français, qui ne digère pas davantage l’expression, jugée «malheureuse», de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen sur le nucléaire à l’occasion du Conseil européen, le 23 mars dernier. «Seules les technologies à zéro émission que nous jugeons stratégiques pour l’avenir ont accès à l’ensemble des avantages et des bénéfices [du Net Zero Industry Act]», a-t-elle déclaré. Le nucléaire n’en fait pas partie.
Paris rit jaune
S’appuyant sur le régime de faveur octroyé à l’Allemagne, la France est déterminée à faire bouger les lignes sur ce texte, tout comme elle tente, avec une dizaine de pays partenaires, d’introduire le nucléaire dans la définition de l’hydrogène bas carbone actuellement discutée dans le cadre de la directive RED 3 sur les énergies renouvelables.
Là encore, elle se heurte à l’opposition de l’Allemagne : «Ça pourrait prêter à sourire si c’était drôle : accepter d’embarquer les e-fuels, qui sont des technologies émergentes, pour ne pas dire de science-fiction, au titre de la neutralité technologique, mais refuser de le faire pour de l’hydrogène produit à partir d’un mix énergétique européen qui existe déjà, pose un réel enjeu de cohérence de notre point de vue», commente, avec un énervement non feint, le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher.
Comme à Stockholm le 28 février dernier, la ministre a organisé une réunion de la coalition des Etats membres en faveur du nucléaire, afin d’envoyer un message «à la Commission et à la présidence sur l’importance de ce secteur dans la stratégie de décarbonation européenne». Elle partira ensuite pour Berlin où elle décrira la stratégie nucléaire française dans le cadre du BETD, un dialogue de haut niveau organisé par le ministère des Affaires étrangères allemand. De quoi retrouver quelques atomes crochus de part et d’autre du Rhin ?
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