La descente aux enfers de First Republic Bank se poursuit

La banque californienne a de nouveau chuté en Bourse, après avoir fait état de retraits massifs sur ses dépôts.
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La banque californienne finance les sorties de dépôts par des emprunts à taux élevés.  -  Crédit First Republic Bank

First Republic Bank (FRB) se rappelle aux bons souvenirs des marchés. La banque a publié ses résultats trimestriels mardi, faisant état de sorties de 104 milliards de dollars de dépôts sur le mois dernier. La banque a certes réussi à dégager un profit, en empruntant pour couvrir les pertes de dépôts, mais à des taux si élevés qu’ils mettent en péril sa soutenabilité à terme. Le refus des responsables de FRB de répondre aux questions des analystes après la présentation n’a fait qu’accroître la nervosité des investisseurs. Les interrogations portent avant tout sur la capacité de la société à vendre une partie de ses activités pour se renflouer alors qu’elle n’arrive pas à trouver d’acheteur.

Pour autant, et contrairement aux mouvements du mois dernier, des filets de sécurité ont été mis en place par les régulateurs. «Il nous semble que les autorités américaines ont tous les moyens de ramener le calme et de rétablir la confiance», expliquent les stratégistes de LBPAM. Les grandes banques américaines, comme JPMorgan, pourraient aussi remettre au pot, après avoir injecté 30 milliards de dollars dans FRB en mars. En revanche, «il est difficile de considérer que cet épisode n’aura pas de conséquences sur la distribution de crédit dans l’économie», ce qui accélérerait le ralentissement de l’économie américaine, poursuit LBPAM.

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Inquiétudes de marché

Les marchés n’ont pas partagé cette lecture, l’indice des banques régionales KBW ayant perdu 3,4% depuis le début de semaine. Les actions de FRB se sont effondrées de 49% mardi, portant les pertes sur l’année à 94,7%. L’indice S&P 500 s’est de son côté érodé de 1,58%, tandis que le Nasdaq a perdu 1,9%. Mis sous pression par le mouvement d’aversion au risque, les indices européens ont connu un repli plus marqué, malgré des résultats d’entreprises en progression. L’Eurostoxx 600 perd 1,2% depuis le début de la semaine et le sous-indice des banques européennes 3,9%.

Les investisseurs se sont repliés sur les actifs sûrs, les obligations souveraines américaines à 10 ans ayant perdu 7 points de base depuis mardi matin, contre une chute de 15 pb pour les titres à 2 ans. Les marchés ont par ailleurs remis en cause la capacité de la Fed à monter les taux encore plus haut : il y a une semaine, le taux terminal était attendu à 5,122%, contre 5,065% aujourd’hui. Reste que les anticipations de marché du chemin de hausses de taux n’ont pas évolué en une semaine, et que la prochaine réunion devrait toujours se conclure par une progression de 25 pb selon les marchés de swaps.

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