La Caffil s’illustre sur les marchés mais sera en perte cette année

La banque des collectivités locales a placé des covered bonds à des conditions inédites. Elle cherche encore son équilibre opérationnel
Amélie Laurin

La Sfil (Société de financement local) peut dire merci à la Banque centrale européenne. Les baisses de taux et rachats d’actifs annoncés jeudi dernier ont permis à la banque publique des collectivités locales de se financer lundi à des conditions record.

La Caffil, son véhicule de refinancement, a placé 1,25 milliard d’euros d’obligations sécurisées à 5 ans à 0,375%, soit midswap -1 point de base (pb) ou OAT +21 pb. «Nous sommes le premier émetteur français de covered bonds à émettre en deçà de la courbe des taux de swap depuis 2007, se félicite Philippe Mills, PDG de la Sfil. Cette émission est aussi exceptionnelle par la taille du livre d’ordres (quatre fois supérieur à l’offre), le nombre d’investisseurs (130) et le poids des banques centrales et fonds souverains (47% des acheteurs).»

La Caffil a ainsi réalisé 97% de son programme 2014 de 4 milliards d’euros. Il sert à renégocier ses 7 milliards d’euros de prêts «sensibles» hérités de Dexia (contre 8,5 milliards fin 2012 et 6,5 milliards attendus fin 2014) et à racheter les nouveaux crédits aux collectivités distribués par La Banque Postale «A fin août, cette dernière a accordé 1,1 milliard d’euros de prêts sur un objectif annuel de 3 milliards. Il devrait être atteint car la demande est plus forte en fin d’année. Caffil a déjà financé (repris, ndlr) cette année 1,2 milliard d’euros de créances, avant 400 millions supplémentaires prévus fin 2014, détaille Philippe Mills. Les volumes plus faibles que prévu et le décalage entre la production de prêts et les chargements de Caffil expliquent la baisse de notre taux de marge, mais nous allons améliorer notre rentabilité grâce à la baisse des coûts de financement ».

Egalement affecté par le coût des couvertures sur dérivés, le produit net bancaire de Caffil est négatif au premier semestre, à -1 million d’euros (en normes IFRS). Après une perte de 58 millions à fin juin, «le résultat sera négatif cette année, mais c’était prévu dans notre plan de marche», assure le patron de la Sfil, déjà dans le rouge en 2013.

Elle espère désormais accélérer la renégociation des crédits sensibles grâce à la récente loi de validation des prêts toxiques et au futur fonds de soutien public. En attendant, elle a préparé avec le Boston Consulting Group un plan de baisse des coûts de son système informatique, repris à Dexia, et va déménager à Issy-les-Moulineaux (92) dans des locaux moins chers, partagés avec La Banque Postale.

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