La baisse des taux regonfle le bilan de Dexia

Malgré des cessions de 2,1 milliards d’euros au troisième trimestre, le bilan de la banque en résolution a progressé de 6,6 milliards.
Julien Beauvieux

Désormais entrée dans une nouvelle phase de son processus de résolution ordonnée, Dexia fait face à des difficultés dans la gestion en extinction de ses portefeuilles d’obligations et de prêts. Après avoir dégonflé de 134 milliards d’euros dans le sillage de la finalisation du programme de vente d’entités commerciales, bouclée au premier trimestre avec la cession de Dexia AM et de 40% de Popular Banca Privada, le bilan de la banque est reparti à la hausse de 6,6 milliards d’euros au troisième trimestre, à 244,6 milliards. Et ce malgré une nouvelle réduction du portefeuille d’actifs financiers de 2,1 milliards d’euros, qui porte à 7,1 milliards les cessions réalisées depuis janvier.

Outre un effet change de 1,9 milliard d’euros, le bilan a en effet réagi à la forte baisse des taux d’intérêts à long terme. Cette dernière a notamment induit une hausse de 2,6 milliards du «cash collateral» parqué à l’actif, en garantie des contrats d’échange de taux. Depuis le début de l’année, ce poste a augmenté de 6,5 milliards d’euros. Or, la banque évaluait en mai dernier à 170 millions d’euros sur la période 2014-2022 le surcoût lié au financement d’un besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidité supplémentaire, si d’aventure il avait à être financé par via des liquidités d’urgence offertes par la banque centrale (ELA).

Alors que Dexia a enregistré un résultat récurrent négatif de 42 millions d’euros au troisième trimestre, cette évolution pourrait être de nature à compromettre l’objectif de la direction de réduire les pertes à 440 millions sur l’exercice. Et compliquer le retour à l’équilibre prévu en 2020, époque à laquelle le portefeuille de Dexia devrait avoir fondu à 91 milliards d’euros. «Dexia est une énorme machine, à la merci des vents contraires, alors qu’elle est sous-capitalisée et non rentable», estime-t-on chez Aurel BGC.

Pour l’heure, l’établissement demeure prudent et conserve auprès des banques centrales un excédent temporaire de liquidité de 7,7 milliards d’euros, également destiné à anticiper les tombées de financement qui interviendront fin 2014 et début 2015. La banque a en outre été active sur les marchés. Dans le cadre du programme de garanties à coût réduit accordées en 2012 par ses actionnaires étatiques, Dexia a lancé plusieurs nouvelles émissions en dollar, en euro et en livre sterling. Elle a en outre bouclé 3,2 milliards d’euros de financements sécurisés, dont 1,4 milliard sur le marché «repo».

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