IG Group veut rassurer sur l’avenir du trading en ligne

La société compte renouer avec une croissance de ses revenus dans les prochains mois, malgré l’environnement difficile pour cette industrie.
Franck Joselin
Trading floor à Londres de la plate-forme de trading en ligne IG Group.
La plate-forme de trading en ligne IG Group affiche une croissance continue du nombre de ses clients.  -  Photo IG Group.

Les plates-formes de trading en ligne européennes essuient une véritable tempête réglementaire depuis plusieurs années, mais les sociétés ayant su résister pourraient se relever dans les prochains mois, même si cela ne se constate pas encore dans les chiffres qu’elles publient.

IG Group vient d’annoncer une baisse de 10% de son bénéfice pour son premier semestre fiscal (qui clôt le 30 novembre, son année fiscale clôturant au 31 mai). La société a ainsi affiché un bénéfice avant impôts de 101,2 millions de livres (119,6 millions d’euros) contre 113 millions un an plus tôt. Le résultat net pour la période baisse dans les mêmes proportions, passant de 91,4 millions de livres à 82,4 millions. Durant ce semestre fiscal, les revenus de trading ont légèrement diminué, passant de 251 millions de livres à 249,9 millions de livres, mais les coûts ont augmenté de 11%, passant de 137,3 millions de livres en 2018 à 151,9 millions.

Lors de la publication de ses comptes 2019, au mois d’août, la société avait déjà enregistré un bénéfice net annuel de 194,3 millions de livres, en baisse de 31% par rapport aux 280,8 millions de livres de 2018. Cette année-là, ses revenus avaient baissé de 16% par rapport à l’année précédente, à 476,9 millions de livres, contre 569 millions un an avant.

Ces résultats ne sont pas une surprise. D’ailleurs, le cours d’IG Group ne souffre pas de ces annonces. Il a même légèrement progressé de 0,70% à la clôture hier soir, June Felix, la directrice générale de la société faisant état dans un communiqué d’indicateurs avancés marquant «une croissance continue du nombre de clients dans [ses] principaux marchés». La société compte par ailleurs renouer avec une croissance de ses revenus durant l’année 2020.

Les options binaires dans le collimateur

Mais depuis plusieurs années, les sociétés de trading en ligne font face à des évolutions réglementaires particulièrement pénalisantes. Les autorités européennes limitent en effet une partie des produits pouvant être achetés sur leurs plates-formes. A l’été 2018, l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) avait interdit momentanément la vente d’options binaires aux particuliers et avait restreint celle de certains CDF (contract for difference). Or, l’autorité britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), a définitivement interdit la vente d’options binaires aux particuliers en mars dernier. En France aussi, l’interdiction de la vente de ces produits a été maintenue par l’Autorité des marchés financiers (AMF), et celle des CFD demeure très réglementée. Les entreprises du secteur, pour lesquelles ces véhicules procurent une bonne partie de leurs revenus sont aujourd’hui dans une phase de profonde restructuration. Elles doivent revoir leurs plans stratégiques de développement et trouver de nouveaux relais de croissance, notamment en Asie.

Ces dispositions concernant les produits tels que les options binaires ou les CFD ne sont pas étonnantes au vu des résultats des clients sur ces instruments de trading. Dans le rapport annuel d’IG Group, on peut lire qu’en mai 2019, sur un an, les clients avaient perdu, après imputation des frais de transaction, 1.082 livres en moyenne sur les marchés. 49.723 personnes ont essuyé des pertes, contre 27.463 qui ont gagné plus que leur mise initiale. A noter toutefois que les marchés avaient reculé pendant la période, l’Eurostoxx 50 perdant, par exemple, 3,7%.

Depuis juillet 2018, juste avant que l’Esma ne prenne ses dispositions envers les produits distribués par les plates-formes, le cours de bourse d’IG Group a perdu plus de 25% de sa valeur. Mais la société n’est, dans ces conditions, pas la seule entreprise de trading à connaître des difficultés. CMC Market avait, par exemple, vu son bénéfice avant impôts passer de 60,1 millions de livres en 2018 à 6,3 millions pour son exercice 2019 (qui clôture au 31 mars). Les chiffres arrêtés au 30 septembre dernier publiés par la société laissent tout de même augurer un redressement pour le prochain exercice puisqu’ils font état d’un bénéfice net à 27,5 millions de livres contre 7, 87 millions au premier semestre fiscal 2019. Il n’empêche, le cours de CMC Market reste toujours 20% inférieur à celui d’août 2018.

De son côté, un autre concurrent d’IG, le groupe Plus500, avait publié des résultats en berne pour le premier semestre 2019 de 51,6 millions de dollars, contre 261,7 millions au premier semestre 2018. La sanction a, dans ce cas, été violente, l’action de la société ne valant plus que la moitié de la valeur qu’elle affichait il y a un an et demi.

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