
Bruxelles peine à sauver l’accord commercial avec le Canada

La réunion des ministres du commerce extérieur des Vingt-Huit mardi à Luxembourg n’a pas permis de lever tous les obstacles à la signature du traité CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) prévue le 27 octobre lors d’un sommet UE-Canada à Bruxelles. «Nous espérons que nous pourrons rapidement finaliser les discussions pour être capables de signer la semaine prochaine», a expliqué la commissaire au Commerce Cecilia Malmström.
L’Allemagne, l’Autriche et la Pologne ont fait savoir qu’elles levaient leurs réserves. La Roumanie et la Bulgarie ont maintenues les leurs pour des questions de visa. Mais c’est surtout l’opposition de deux régions belges à majorité socialiste, la Wallonie et la communauté francophone qui continue de poser problème. Leur parlement comme leur exécutif refusent de confier une délégation de pouvoir à Didier Reynders, ministre des affaires étrangères libéral du gouvernement fédéral.
Depuis des semaines, les discussions portent sur une «déclaration interprétative» adjointe au Traité à la demande de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Luxembourg et de l’Autriche, et qui vise notamment la protection des services publics, des normes environnementales et de santé, ainsi que la protection de la compétence normative et judiciaire des parties.
Cecilia Malmström a insisté sur le fait que cette déclaration qui ne fait que «mettre en évidence le meilleur» du traité, selon elle, a une «valeur contraignante» et sera publiée au journal officiel. Sa propre administration avait jeté le doute la semaine dernière en tenant des propos ambigus devant le parlement européen.
Didier Reynders a dit espérer obtenir la levée du veto des deux exécutifs régional et communautaire d’ici 48 heures.
L’introduction de cette déclaration dans les tout derniers mois, après plus de sept ans de négociation, de même que le veto belge nuisent déjà à la crédibilité de l’Union européenne comme bloc commercial. «Si elle n’est pas capable de signer (cet accord avec le Canada)…, avec qui l’Europe pense-t-elle qu’elle sera capable de faire affaire dans les années à venir ?», s’était interrogé la semaine dernière le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Huit se saisiront du sujet des accords commerciaux, y compris l’autre traité transatlantique, le TTIP, et des instruments de défense commerciaux lors du sommet de jeudi et vendredi à Bruxelles.
Plus d'articles du même thème
-
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
Donald Trump menace de prendre des mesures de rétorsion après l'amende infligée par l'UE à Google
Le président américain a menacé, vendredi 5 septembre au soir, d'engager une procédure contre l'Union européenne au titre de l'article 301 du Trade Act de 1974, qui permet aux États-Unis d'imposer des tarifs douaniers punitifs à des pays tiers. -
La saga des droits de douane continue
Un jugement fédéral du 29 août a statué en appel que le président Donald Trump n’avait pas le pouvoir d’instaurer une grande partie des taxes douanières mises en place sur les produits importés aux Etats-Unis depuis le mois de janvier. La Cour suprême devra trancher en dernière instance.
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
Editorial
L'imposture des hausses d'impôt comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté » -
Rentrée
Dissolution : à Bordeaux, Marine Le Pen boude Lecornu et défie Macron
Face à un gouvernement fragilisé et un président affaibli, la leader du RN lance l’offensive. Et appelle à préparer le « retour aux urnes » pour mieux enjamber la période de négociations dont elle se sait exclue