AG2R La Mondiale et Bpifrance déploient leur fonds de dette

La montée en charge du fonds a été un peu plus longue que prévu mais le dispositif a vocation à être répliqué avec d’autres investisseurs.
Solenn Poullennec

Le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale et la banque publique Bpifrance viennent de conclure le premier chargement de leur fonds de prêts à l’économie, dont le lancement avait été annoncé en mars dernier. Le fonds, qui devrait atteindre 200 millions d’euros à terme, a été doté de quelque 80 millions d’euros de prêts accordés à 43 entreprises en croissance à la mi-novembre.

La création de ce fonds de dette dédié aux PME et ETI s’inscrit dans le cadre de la réforme du Code des assurances de 2013. Elle facilite le financement désintermédié des entreprises en permettant aux compagnies d’investir dans le non-coté. Le fonds est investi à hauteur de 80% par AG2R La Mondiale et de 20% par Bpifrance qui origine les prêts. «C’est un pilote. On a clairement dans notre plan stratégique l’objectif de faire un fonds de 200 millions d’euros par an en régime de croisière», explique le directeur financier de Bpifrance, Arnaud Caudoux. L’organisation espère convaincre d’autres assureurs et mutualistes et veut développer des fonds avec plusieurs investisseurs.

L’abondement du fonds créé avec AG2R La Mondiale a pourtant été plus compliqué que prévu. Bpifrance avait prévu de commercialiser l’essentiel des 200 millions d’euros de prêts au premier semestre 2014. L’objectif ne devrait être atteint que l’année prochaine et le chargement du fonds sera achevé d’ici à l’été prochain. Confronté à d’autres banques, Bpifrance s’est heurté à la difficulté de concilier les besoins de sécurité mais aussi de rendement d’un investisseur institutionnel dans un contexte de baisse des taux. L’institution a dû revoir un peu à la baisse la maturité (entre 8 et 10 ans) des prêts accordés (pour 1 à 5 millions d’euros). Le fonds doit offrir un rendement corrigé du risque au-delà de 4%.

«Il fallait un produit relativement différencié, assez long, sans sûreté, donc beaucoup de sélection sur la qualité des contreparties elles-mêmes. Dans un monde qui est devenu ultra-concurrentiel sur les taux, c’est assez dur», résume Arnaud Caudoux. «Nous sommes bien qualitativement là où on voulait. Nous ne sommes pas dans le rythme qu’on avait pu espérer en mars dernier[…] nous ne sommes pas non plus exactement le même paysage financier que celui du début de l’année», défend Sylvain de Forges, le délégué général d’AG2R La Mondiale. Celui-ci se dit convaincu de la pertinence du fonds de prêts qui finance des petites entreprises «sous la forme la plus simple et la plus usuelle» pour elles.

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