Zurich se tourne graduellement vers des actifs de long terme moins liquides

L’assureur helvétique, qui a coordonné le dernier rapport sur les risques mondiaux à Davos, souligne des besoins considérables en infrastructures.
Antoine Duroyon

Les risques géopolitiques et sociaux prennent le pas sur les risques économiques. C’est l’enseignement phare du Global Risks Report présenté la semaine dernière au Forum économique mondial de Davos. A l’image de la situation en Ukraine, les conflits entre Etats ayant des conséquences régionales sont devenus une source de préoccupation majeure. «Les entreprises qui souhaitent investir et se développer, notamment sur les marchés émergents, doivent être beaucoup plus attentives aux signaux d’avertissement et établir des connexions avec la sphère publique afin de ne plus se baser uniquement sur des données économiques», explique à L’Agefi Axel Lehmann, chief risk officer et chairman Europe de Zurich Insurance Group, qui a co-piloté le rapport.

L’évolution des risques reflète également celle des sociétés. Une urbanisation trop rapide et non planifiée, en particulier dans les pays émergents, fait planer un certain nombre de menaces. Quinze des trente plus grandes villes au monde sont situées dans des régions côtières, exposées aux aléas climatiques. Et les besoins d’investissements en infrastructures sont immenses : quelque 90.000 milliards de dollars d’ici à 2030.

«Le secteur de l’assurance peut être un contributeur clé mais il n’est pas le seul. Chez Zurich, dans l’environnement de taux bas actuel, nous faisons évoluer graduellement notre portefeuille vers des investissements de long terme moins liquides, en partie dans les infrastructures», souligne Axel Lehmann. Le portefeuille d’investissement de Zurich dépasse les 200 milliards de dollars.

D’autant plus dommageable dans un monde interconnecté, le risque cyber a été largement commenté à Davos. Cible mouvante, il n’est plus uniquement du ressort des fonctions informatiques mais requiert une mobilisation du management des entreprises afin d’agir non seulement sur la prévention des menaces mais aussi sur la remise en route des activités.

«Au niveau du marché français, nous observons une prise de conscience beaucoup plus forte de ce risque cyber, avec un nombre de demandes de cotation en hausse. Cette préoccupation croissante descend également au niveau des PME-PMI», précise Anne Charon, PDG de Zurich France. Une évolution en phase avec la stratégie de la succursale française de Zurich qui fait plus largement du middle-market un fer de lance de son développement.

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