Zurich améliorerait son empreinte et sa structure financière en achetant RSA

L’assureur suisse a confirmé hier son intérêt pour RSA mais n’a pas déposé d’offre sur cette cible évidente de la consolidation européenne.
Amélie Laurin

La vente de RSA est attendue fébrilement par les actionnaires de ce penny stock. Le cours de l’assureur britannique a grimpé de 15% en séance hier, suite à la confirmation de l’intérêt que lui porte Zurich Insurance. Réagissant à un article du Financial Times, le groupe suisse a toutefois ajouté que «cette annonce n’équivaut pas à une intention ferme de faire une offre et donc aucune garantie ne peut être apportée au sujet de la possibilité» d’une OPA. De son côté, RSA a déclaré ne pas discuter avec Zurich. Selon le droit britannique, ce dernier dispose désormais de 28 jours pour déposer éventuellement une offre.

Cette possibilité est bien accueillie par les analystes qui y voient l’occasion de relancer la consolidation européenne, freinée ces dernières années dans l’attente de la réglementation Solvabilité 2, effective le 1er janvier prochain. RSA semble une cible logique pour Zurich ou encore Axa, qui n’a pas souhaité faire de commentaires. Affaibli par un scandale comptable en Irlande, l’assureur non-vie britannique est redevenu profitable l’an dernier après des cessions d’actifs. Hasard ou non, il a recruté récemment deux anciens de Zurich, l’un comme directeur financier, l’autre comme patron du Royaume-Uni et de l’Europe de l’Ouest.

En rachetant RSA, le quatrième assureur européen réaliserait sa plus grosse acquisition depuis 2000. Il renforcerait ses positions au Royaume-Uni, en Scandinavie, au Canada, mais aussi en Amérique Latine où Zurich souhaite grandir, a déclaré un porte-parole du groupe à Reuters. Le flou demeure sur l’ampleur du déficit du fonds de pension de RSA qui a alimenté des scénarios de ventes à la découpe, mais les analystes ne s’inquiètent pas de la capacité de Zurich à l’absorber.

Avec une capitalisation boursière de 44 milliards de francs suisses (41,2 milliards d’euros), le suisse est six fois et demi plus gros que RSA. Le FT évoque un prix de 5,5 milliards de livres (7,7 milliards d’euros) et les analystes de Panmure Gordon 5,7 milliards de livres, soit 1,8 ou 1,9 fois la valeur nette comptable de RSA. Zurich dispose de 3 milliards de dollars de capital excédentaire, à redéployer d’ici à fin 2016.

Pourraient s’y ajouter 2 milliards de dette, jugent les analystes de Barclays. «Zurich Insurance souhaite améliorer sa structure de capital pour tendre vers 70% de fonds propres durs, 20% d’hybrides et 10% de dette senior, souligne Stefan Schuermann chez Vontobel. Il pourrait y parvenir avec une telle transaction».

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