Wall Street se dote d’une plate-forme de communication ouverte

Un consortium de 14 institutions financières internationales, mené par Goldman Sachs, crée Symphony, un outil centralisé et open source.
Antoine Landrot

Face aux défauts des plates-formes de communication, plusieurs firmes de Wall Street pensent avoir trouvé la réponse. Un consortium mené par Goldman Sachs a annoncé hier le lancement de Symphony, société dotée de 66 millions de dollars de capital.

L’objectif de la plate-forme, dirigée par le Français David Gurlé, pilier de l’industrie des messageries instantanées aux Etats-Unis et fondateur de Perzo, est de permettre aux institutions financières et à leurs clients de centraliser l’ensemble de leur communication numérique (chats, SMS, e-mails, tweets, etc.), évitant ainsi le phénomène de silos. La plate-forme, dont la version définitive serait lancée à l’été 2015, fonctionne en open source.

Symphony (qui a acquis Perzo et intègre une application développée en interne par Goldman Sachs) menace les systèmes concurrents de Bloomberg, Thomson Reuters ou Markit. La banque dément toutefois que le projet soit une réponse au conflit qui l’a opposée à Bloomberg l’année dernière, lorsqu’elle avait découvert que les journalistes de Bloomberg News pouvaient accéder à des informations relatives à ses clients connectés sur Instant Bloomberg. «Le désir de protection des données était un élément clé dans l’identification du besoin et dans la construction du logiciel», indique à L’Agefi David Gurlé.

Le risque d’utilisation frauduleuse de la plate-forme – à l’instar du rôle qu’ont joué les messageries dans les récents scandales de manipulation des taux de référence et sur le marché des changes – a également suscité des discussions. «La plate-forme permet la gestion du risque en temps réel, en isolant par exemple un individu ou un groupe le temps d’une opération», indique David Gurlé.

En dehors de Goldman Sachs, 13 institutions financières sont actionnaires de Symphony: Bank of America, BNY Mellon, BlackRock, Citadel, Citi, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, Jefferies, JPMorgan, Maverick AM, Morgan Stanley, Nomura et Wells Fargo. On compte également les actionnaires historiques de Perzo, comme David Gurlé et Merus Capital. Les candidats n’ont pas manqué.

«Le choix des partenaires devait nous assurer une bonne couverture internationale et inclure des acteurs du buy-side», c’est-à-dire l’univers de la gestion d’actifs. La vitesse d’exécution a également compté. A ce titre, les banques françaises sont en queue de peloton. Plusieurs d’entre elles ont manifesté leur intérêt, mais le tour de table était déjà constitué.

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