Swiss Life France se félicite de son virage sur l’ANI

La réforme de la complémentaire santé colle aux priorités de l’assureur, orienté vers la clientèle aisée comme l’attestent ses comptes semestriels
Antoine Landrot

Sans aller jusqu’à qualifier d’aubaine la généralisation de la complémentaire santé des salariés, Swiss Life France a su en tirer parti. L’enjeu était réel: l’Accord national interprofessionnel (ANI) impactait la moitié de son portefeuille en assurance individuelle santé. «L’Ani nous a obligés à nous tourner vers l’entreprise, en particulier les TPE et les petites entreprises. Il nous permet de nous rapprocher de notre clientèle naturelle. Après réflexion, nous sommes aujourd’hui plus cohérents», a indiqué Charles Relecom, directeur général de Swiss Life France.

Si le coût d’acquisition est très inférieur à celui de la clientèle individuelle, la rentabilité à terme est moindre. C’est pourquoi «l’objectif est de pouvoir proposer de la surcomplémentaire et des contrats de prévoyance. Toute notre stratégie est fondée là-dessus», admet le responsable, qui annoncera une nouvelle offre complète début septembre. Car le panier minimal sous l’Ani est deux fois inférieur à un panier de soins en individuelle, ce qui constitue un défi à court terme.

Cette reconversion a eu un impact sur les revenus, qui ont reculé de 1% en santé-prévoyance: la production a reculé de 25% et le chiffre d’affaires de 5% en santé individuelle. Les revenus ont en revanche progressé de 5% en collective et de 6% en prévoyance.

L’activité semestrielle a confirmé la montée en gamme de Swiss Life France. Le chiffre d’affaires global a progressé de 4% (contre 2% pour l’ensemble du marché) à 1,98 milliard d’euros. «La croissance a été portée par l’assurance-vie, notamment via la gestion privée. Cela correspond à nos objectifs», se réjouit Charles Relecom. Globalement, la part de la production représentée par les contrats en unités de compte (UC) et en santé-prévoyance –tous deux moins volatils et moins consommateurs de fonds propres– représentent 74% de la production, contre 70% un an plus tôt. Les UC représentent 41% du chiffre d’affaires en vie (sur 1,12 milliard d’euros), contre 38% il y a un an.

La clientèle privilégiée de Swiss Life France est constituée des ménages disposant de 250.000 à 5 millions d’euros d’épargne disponible, définie comme «aisée». C’est pourquoi elle a créé une banque privée en 2007, afin d’offrir à sa clientèle une offre financière complète et l’a étoffée début 2014 en acquérant Prigest. Swiss Life Banque Privée affiche une collecte nette de 122 millions d’euros et des actifs sous gestion en hausse de 7%, à 4,2 milliards.

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