Standard Life soigne ses actionnaires en vendant ses activités canadiennes

Manulife, qui renforce sa domination sur son marché natal, va débourser 4 milliards de dollars canadiens. Standard Life poursuit son recentrage
Antoine Landrot

Standard Life soigne ses actionnaires, qui le lui rendent bien. Le titre s’est adjugé jusqu’à 10,75% hier, terminant la séance en hausse de 8,05% à 417,20 pence, suite à l’annonce de la vente de sa filiale canadienne à Manulife Financial (ou Financière Manuvie) pour 4 milliards de dollars canadiens (2,2 milliards de livres, ou 2,7 milliards d’euros) au comptant.

L’assureur écossais, qui enregistrera une plus-value de 1,2 milliard de livres dans ses comptes, prévoit en effet de retourner 1,75 milliard de livres à ses actionnaires. «Le prix représente un PER de 19,5 et 1,9 fois la valeur comptable de la filiale. Cela reflète la forte performance de l’activité canadienne suite à son changement de stratégie ces dernières années et les bénéfices que Manulife pourra tirer de son association», indique le communiqué de Standard Life.

En outre, l’opération comprend un accord commercial, par lequel Manulife distribuera les fonds de Standard Life Investments (la société de gestion de l’assureur écossais) au Canada, aux Etats-Unis et en Asie. «L’accord devrait tripler le montant total des actifs [de Standard Life] distribués par Manulife dans les trois ans qui viennent», poursuit l’assureur écossais. Ce montant atteignait 5,6 milliards de dollars américains au premier semestre. Standard Life ouvrira un bureau pour les clients institutionnels à Toronto, où est établi le siège social de Manulife.

Pour Manulife, premier assureur-vie canadien, la transaction est déterminante: Standard Life Canada est le cinquième acteur du pays; il est particulièrement puissant au Québec et dans la gestion d’actifs et de fortune. Il s’agit de l’acquisition la plus importante depuis l’achat de John Hancock aux Etats-Unis pour 10,9 milliards de dollars américains en 2004. Manulife était conseillé par Morgan Stanley et Scotiabank.

Le financement de la transaction comportera une augmentation de capital de 2,1 milliards de dollars canadiens, dont un placement privé de 500 millions de dollars souscrit par la Caisse des dépôts et placement du Québec (CDPQ). Une somme qui porte ses intérêts dans l’assureur à plus d’un milliard de dollars. Le solde proviendra de la trésorerie de Manulife et d’éventuelles émissions obligataires ou d’actions privilégiées. L’opération devrait générer un coût d’intégration de 150 millions de dollars (sur trois ans) et des économies annuelles de 100 millions à compter de la troisième année.

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