Santander sort du private equity en fermant le fonds Vista Capital

Après les autres grands établissements bancaires, Santander finit par lâcher son activité de capital-investissement.
Donatien Censier-Marty
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Santander finit par quitter définitivement le capital-investissement. Cela se traduit par la fermeture du fonds de private equity espagnol Vista Capital. La plus importante banque de la zone euro en termes de capitalisation boursière a notifié cette mesure au personnel du fonds ainsi qu’à ses partenaires sur certaines opérations, Alchemy et Portobello, selon le journal économique espagnol Expansión.

La banque justifie sa décision par le contexte réglementaire: la mise en place des règles de Bâle 3, et du Dodd-Frank Act aux Etats-Unis, a sévèrement limité les activités de private equity des banques, trop consommatrices en termes de fonds propres et trop risquées. La plupart des prêteurs avaient rapidement abandonné ce type d’activités, mais pas Santander, chose assez surprenante sachant que «le point le plus faible de la banque est son manque de fonds propres», selon des analystes de Bankinter. Un manque qui avait d’ailleurs conduit le groupe à lancer une augmentation de capital de 7,5 milliards d’euros en janvier.

Cette décision intervient également dans un contexte de remaniements au sein de la banque depuis l’arrivée, en septembre 2014, d’Ana Botín au poste de présidente du groupe. La nouvelle direction souhaite augmenter la capitalisation de la banque, avec un objectif de 10% de fonds propres durs contre un peu plus de 8% actuellement, et a créé une nouvelle filiale, Santander Spain, avec l’arrivée de Rami Aboukhair à sa tête.

Vista Capital, dirigé par Carlos Rodríguez de Tembleque, était l’une des sociétés de capital-risque espagnoles les plus anciennes sur le marché national. En un peu plus de 25 ans, elle a investi dans 22 sociétés à hauteur de 700 millions d’euros pour la création d’environ 1,2 milliard d’euros de plus-values. Le fonds ne détenait actuellement qu’une participation de 40 millions d’euros dans la chaîne hôtelière Feel Hotels, soit 30% du capital de la société, le reste étant contrôlé par le groupe britannique Alchemy. La disparition du fonds annulera plusieurs projets d’investissement représentant 100 millions d’euros, selon des sources du secteur. Parmi ces projets figure celui de rachat, avec Portobello, de la société Eysa, la foncière détenant la majorité des parkings des plus grandes villes d’Espagne.

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