
Rencontre avec un «sales» devenu youtuber

Gilles Mitteau souhaite relever le défi d’intéresser les Français à l’économie et la finance, malgré leur réputée faible appétence pour ces sujets. Le youtuber de 32 ans a fait des études dans une grande école de commerce, l’ESC Rennes, avant de rejoindre les salles de marché de grandes banques pendant six ans. En 2015, il a créé une chaine YouTube, Heu?reka, dont il vit désormais grâce à la monétisation de ses vidéos et à des dons de son public.
Des salles de marchés à YouTube
En parallèle de son activité de vendeur, Gilles Mitteau a toujours été intéressé par l’univers de la finance, lisant beaucoup sur la matière afin d’« essayer d’avoir une vue d’ensemble du monde de la finance et de l’économie ». En débattant avec ses proches, Gilles Mitteau a constaté qu’il y avait un « maximum » de préjugés sur l’économie chez les non-spécialistes.
Si, à l’échelle française, YouTube regorge de vulgarisateurs scientifiques telles que les chaines e-penser (970 000 abonnés), DirtyBiology (561 000 abonnés) ou Science Etonnante (441 000 abonnés), ce n’est pas le cas des chaînes consacrées à la finance que l’on peut compter sur les doigts de la main (Stupid Economics, Dessine-moi l’éco, Hasheur ou encore Draw My Economy) et qui regroupent des communautés dix fois moins importantes.
En créant Heu?reka, Gilles Mitteau y a vu une opportunité de partager ses connaissances, avec l’objectif de donner à son audience une base dans ces matières pour pouvoir « commencer à raisonner » et à analyser l’actualité. Sa marque de fabrique ? Parler de macro-économie, rester « factuel », et dès que possible « mentionner au moins deux [théories] qui s’opposent ».
L’enseignement de l’économie manque de contextualisation
Gilles Mitteau s’adresse particulièrement aux jeunes : 75 % des abonnés d’Heu?reka ont moins de 34 ans et 25% ont moins de 25 ans. Si les jeunes sont bien représentés parmi ses abonnés, 95% de la communauté des 83 000 internautes sont des hommes.
Quel intérêt les jeunes trouvent-ils sur Youtube qui n’existe pas dans des cours d’économie ? Pour le fondateur d’Heu?reka « on oublie de contextualiser » les cours d’économie dans les études supérieures et les théories enseignées sont « trop datées » par rapport au monde professionnel financier.
Alors que les discussions au sein du ministère de l’Education Nationale battent leur plein sur une probable disparition de la filière ES, le youtuber pense au contraire que cette matière « devrait être enseignée à tout le monde », pour apporter un cadre et préparer les élèves à comprendre un monde complexe. Il établit également un lien entre la philosophie et l’économie : « une grande partie des penseurs économiques sont des philosophes, même encore aujourd’hui ».
Les prochains thèmes qui seront abordés par le vidéaste traiteront des liens entre l’environnement et l’économie, en particulier le changement climatique.
Plus d'articles du même thème
-
Le ciel s'assombrit pour le marché de la réassurance
Haut lieu de négociation des traités de réassurance pour l’année à venir, les Rendez-Vous de Septembre de Monaco se tiennent à partir de dimanche dans un contexte plus tendu et concurrentiel pour les réassureurs, marquant la fin d’un cycle doré. Les agences de notation ont déjà revu les perspectives du secteur à la baisse. -
En plein scandale, le président argentin fait face à un test électoral dimanche
La sœur de Javier Milei est impliquée dans une affaire de corruption, alors que des élections ont lieu ce dimanche à Buenos Aires avant le scrutin de mi-mandat en octobre. Les investisseurs, qui ont fait de l’Argentine l’un de leurs principaux paris dans les émergents, se montrent prudents. -
Crédit Mutuel Arkéa pavoise avec une forte dynamique commerciale
Fortuneo a gagné 100.000 clients au cours des six premiers mois de 2025 et les réseaux, 15.000. Comme pour les particuliers, le mutualiste souhaite se doter d'une banque en ligne pour les professionnels.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les émetteurs français de dette bravent la crise politique
- L'indice Euro Stoxx 50 va perdre deux représentants de la Bourse de Paris
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Renault réorganise son équipe de direction
Contenu de nos partenaires
-
Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
Tout pour l'union
Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon et la parabole des aimants
Après la chevauchée fantastique du Nouveau Front populaire en juillet 2024, la patronne des Verts se rêve en magnétiseuse de la gauche pour transformer la répulsion PS-LFI en attraction gouvernementale -
Assurances
Ukraine : une Europe « volontaire »... jusqu'où ?
Lors de la réunion de la Coalition des volontaires, jeudi à l'Elysée, vingt-six pays se sont engagés à fournir des troupes en échange de garanties de sécurité, mais uniquement si la paix est signée