Moins d’une banque sur cinq devrait renouer avec une forte rentabilité

Les grandes banques mondiales ont retrouvé un rendement de leurs fonds propres de près de 10 % en moyenne, selon l’étude sectorielle de McKinsey.
Laure BERGALA

La rentabilité des banques au niveau mondial s’est améliorée en 2013 puis au premier semestre 2014. Le rendement des fonds propres (RoE) a atteint 9,5% en moyenne en 2013 et 9,9% à mi 2014, selon l’étude annuelle du cabinet McKinsey sur les performances des 500 premières banques mondiales. Mais le coût de leur capital s’élève à 11 ou 12% en moyenne.

«La rentabilité moyenne s’améliore mais reste en dessous du fameux 15% d’avant la crise, quand les RoE étaient supérieurs au coût du capital et les taux de croissance élevés», constate Jean-Christophe Mieszala, directeur général de McKinsey France. A presque 10%, cette rentabilité retrouve toutefois sa moyenne de long terme depuis 1980, dans un secteur qui a surperformé essentiellement dans la décennie pré-crise de 2008.

«Si l’on considère que le secteur devient moins risqué notamment du fait de la régulation, le coût du capital de l’industrie bancaire devrait baisser et rentabilité et coût du capital devraient donc s’équilibrer», anticipe Jean-Christophe Mieszala. L’évolution globale ne cache pas les disparités, notamment géographiques. Les banques nord-américaines sont les plus performantes, quand en Europe occidentale le RoE était à 2% en 2013, affecté par la faiblesse de l’économie. La rentabilité des acteurs des pays émergents a diminué l’année dernière.

«Il y a une évolution de la perception des investisseurs, qui regardent la banque comme un secteur dont ils attendent moins de croissance et de rentabilité dans le futur, analyse Jean-Christophe Mieszala. Aujourd’hui l’ensemble du secteur est revenu à un niveau de valorisation proche de sa valeur comptable, mais il y a une minorité d’acteurs auxquels le marché attribue des perspectives de création de valeur plus importantes». 90 valeurs bancaires, notamment nord-américaines, se sont en effet bien comportées en 2013, selon cette étude, soit moins d’une sur cinq et 18% de la valeur de l’industrie (1.230 milliards de dollars).

En Europe occidentale, les banques font évoluer leur modèle, en désintermédiant le financement des entreprises notamment, et il reste beaucoup de concentrations à venir comme dans la plupart des régions, à l’exception des Etats-Unis où le plus gros est fait. En France, les banques ont un RoE à 8% en moyenne aujourd’hui, et visent 12% de rentabilité à moyen terme dans leurs plans stratégiques. En cherchant pour les atteindre à modifier leur modèle.

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