
Matthew s’annonce moins coûteux que redouté pour l’industrie de l’assurance

L’ouragan Matthew qui s’est abattu sur les Caraïbes et sur la côte Est des Etats-Unis pourrait finalement coûter moins cher que redouté par les analystes les plus pessimistes. Hier, AIR Worldwide a estimé que Matthew pourrait infliger jusqu’à 8,8 milliards de dollars de pertes aux assureurs et aux réassureurs. Le cabinet américain de modélisation des risques chiffre entre 2,2 milliards et 6,8 milliards d’euros les pertes assurées enregistrées aux Etats-Unis et entre 600 millions et 2 milliards celles essuyées aux Caraïbes.
Ce montant placerait Matthew hors du top dix des pires pertes jamais supportées par l’industrie. Pour rappel, la catastrophe naturelle la plus chère à ce jour est l’ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle Orléans en 2005, coûtant 60,5 milliards de dollars en pertes assurées, d’après les données de Munich Re.
Selon le cabinet Peel Hunt, les dommages assurés causés par Matthew seront surtout dus aux inondations pour les entreprises, au vent pour les habitations résidentielles, et aux dégâts subis par le secteur maritime.
La répartition du coût pourrait se faire à moitié entre les assureurs et les réassureurs, selon JPMorgan. Les réassureurs européens ne seront pas épargnés. Prenant l’hypothèse d’un coût situé entre 4 et 7 milliards de dollars, JPMorgan estime que Swiss Re et Munich Re prendront chacun à leur charge 10% de la perte infligée à la réassurance, Hannover Re 6% et Scor 3%.
Côté assureurs, les grands groupes les plus exposés en Floride sont AIG et Progressive, d’après Bloomberg. Mais les petits assureurs locaux, plus vulnérables, seront sûrement les plus touchés. Ils possèdent 60% du marché de l’assurance habitation en Floride, mais amassent moins de réserves que les assureurs traditionnels et recourent plus à la réassurance, souligne Fitch.
Enfin, les acteurs de l’industrie risquent de subir des pertes à travers leurs portefeuilles d’obligations catastrophes («cat nat bonds»). L’indice de ces obligations fourni par Swiss Re a perdu 1,7% dans la semaine du 30 septembre au 7 octobre, soit son plus gros recul depuis 2012. Dans une note du 7 octobre, S&P cite 15 «cat nat bonds» susceptibles d’être activés. Les assureurs et réassureurs les plus exposés sont Florida Citizens, Everest Re, Swiss Re, RenaissanceRe, USAA, Great American Insurance Group et AIG.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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