L’intelligence artificielle bouleverse le secteur bancaire

Un rapport de l’Observatoire des métiers de la banque (OMB) fait la lumière sur les travaux en cours dans le secteur, en se refusant toutefois à en chiffrer l’effet sur l’emploi.
Pauline Armandet
Le « chatbot », une étape  vers l’intelligence artificielle   robo adviser innovation start-up fintech
Les banques expérimentent souvent dans le but d’optimiser les tâches.  -  Fotolia

C’est le premier rapport de place, en France, à tenter d'évaluer les impacts de l’intelligence artificielle (IA) pour le secteur bancaire. Publiée le 7 décembre par l’Observatoire des métiers de la banque (OMB), «cette étude est destinée à dresser un état des lieux, clarifier l’utilisation de l’IA dans les banques et mettre en avant les perspectives positives réelles et les risques éventuels qu’elle entraîne» précise à L’Agefi Béatrice Layan, responsable de l’OMB.

Les banques, qui disposent des données de millions de clients «font partie des premières entreprises à avoir informatisé leurs opérations», soulignele rapport. Il ressort de cette étude que l’IA affecte tous les niveaux de la hiérarchie du secteur bancaire. D’une part, le rapport explique que «la machine devient progressivement experte» dans ce secteur, à l’instar de la création de «chatbots» qui répondent aux clients à la place du banquier. D’autre part, les ressources humaines pourraient, à l’avenir, se transformer en DRHM (Direction des ressources humaines et machine).

Emergence de nouvelles fonctions liées à l’IA

«Aujourd’hui, il existe de nombreuses expérimentations dans les banques souvent avec une approche axée sur l’optimisation des tâches», explique Béatrice Layan. Ainsi, l’on assiste à l’émergence de la fonction de chief data officer: «75% des établissements déclarent avoir ouvert ce type de poste et 50% d’entre eux celui de chief data protection officer (CDPO) suite à la mise en œuvre du RGPD [règlement sur la protection des données]», selon le rapport. Par ailleurs, près de 200 postes de data scientists ont été créés dans l'échantillon consulté (22 établissements de crédit), qui prévoient par ailleurs de «doubler leurs effectifs à moyen terme».

Néanmoins, les auteurs de l’étude ont choisi de ne pas chiffrer le volume des emplois qui pourraient être supprimés par l’IA, précisant que cette étude «était trop dépendante des stratégies des établissements et de facteurs exogènes (réglementation, activité économique...)».

Malgré ces bouleversements actuels ou à venir du secteur bancaire, il n’existe toujours pas de «référent IA» qui pourrait «piloter l’ensemble des projets IA d’une banque». Cela aurait pour conséquence un manque de coordination pouvant aboutir «à des choix de solutions à base d’IA différentes pour traiter une même fonctionnalité». De même, la prise en charge de la relation client par des outils d’IA reste faible (15%) au sein des banques.

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