L’étiquette systémique plane sur l’assureur vie MetLife

Les régulateurs américains recommandent cette désignation qui se traduirait par des exigences en capital plus lourdes
Antoine Duroyon

La plus grande crainte de MetLife est en passe de se concrétiser. Le Conseil de stabilité financière (FSOC), qui regroupe les principaux régulateurs américains sous la houlette du Trésor, a recommandé jeudi de désigner une nouvelle compagnie d’assurance comme institution non bancaire «d’importance systémique» (Sifi). MetLife, premier assureur vie américain sur le plan des actifs (plus de 911 milliards de dollars à fin juin), a reconnu être la cible non identifiée du FSOC.

L’assureur basé à New York rejoindrait ainsi la cohorte déjà constituée par AIG, GE Capital et Prudential Financial. Mais le groupe ne l’entend pas de cette manière et «n’exclut aucun des moyens disponibles dans le cadre de Dodd-Frank pour contester une désignation en tant que Sifi». «Imposer des règles de solvabilité centrées sur la banque à des compagnies d’assurance-vie rendra plus difficile pour les Américains l’achat de produits qui les aident à protéger leur avenir financier», a prévenu dans un communiqué le PDG de MetLife, Steve Kandarian.

MetLife dispose de 30 jours pour réclamer une audition devant le FSOC et contester les conclusions du panel. En cas de désignation définitive, l’assureur pourrait porter le litige devant la justice fédérale. Jusqu’à ce jour, seul Prudential Financial a contesté sa désignation, rendue définitive en septembre 2013, mais l’assureur s’est refusé à engager une bataille judiciaire. Il est désormais supervisé par la Fed.

Dans son bras de fer, MetLife peut compter sur l’appui de parlementaires en guerre contre le FSOC. Sur la proposition du républicain du Texas, Randy Neugebauer, la Chambre des Représentants a voté en juin un moratoire de six mois sur le pouvoir de désignation des Sifis accordé au FSOC. «Cette désignation irresponsable et inappropriée d’une autre société américaine comme étant «too-big-to-fail» ne fait que renforcer ma détermination à réformer un FSOC hors de contrôle», a renchéri son collègue Scott Garett, élu du New Jersey.

Le FSOC déploie aujourd’hui une régulation à géométrie variable. Sous la pression des grands noms de la gestion d’actifs (BlackRock, Fidelity), il a battu en retraite cet été, acceptant de se concentrer sur des activités ou des produits risqués au sein de cette industrie plutôt que sur des sociétés spécifiques.

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